Guitare Classique No82 Juin - Aout 2018 - PDFCOFFEE.COM (2024)

NUMÉRO 82 Juin – Août 2018

SPeCIAL MUSIQUe

Voyage en guitare avec notre sélection de morceaux ToUS nIveAUx

facile, intermédiaire, confirmé

INTERVIEWS CASSIE MARTIN

« La révélation Guitare Classique »

JEAN-BAPTISTE MARINO

le flamenco renouvelé

+ DE 50 PAGES DE MUSIQUE EN SOLFÈGE ET TABLATURE

ISSN : 1294-8055

REPORTAGES • Sur les traces d’Andrès SEGOVIA • Entrez dans la célèbre fabrique de cordes SAVAREZ BANCS D’ESSAI Tino Battiston, Christian Magdeleine

ÉDITORIAL

Soutenez

Guitare Classique

Après plusieurs mois à nous débattre en silence, il nous semble important d’informer les lecteurs de GUITARE CLASSIQUE des dangers que court leur magazine. Aujourd’hui, notre indépendance est gravement menacée. Presstalis, la société qui diffuse les journaux dans tous les kiosques où vous venez les chercher, connaît une crise financière très importante. Pour éviter un dépôt de bilan, Presstalis a décidé de prélever une part significative de nos ventes jusqu’en 2022. Comme pour beaucoup d’autres journaux, cette décision peut être lourde de conséquences pour GUITARE CLASSIQUE. Nous sommes un groupe de presse indépendant, sans grands actionnaires industriels ou financiers qui pourraient compenser ces pertes. Vous qui êtes attachés à GUITARE CLASSIQUE depuis plus de vingt ans, vous pouvez bien sur agir, en continuant à acheter votre revue régulièrement, à la faire connaître autour de vous. Vous pouvez aussi vous abonner et renforcer notre indépendance à laquelle nous sommes farouchement attachés. Nous ne vous décevrons pas car nos équipes, malgré cette situation très déstabilisante, continuent et continueront à mettre tout en œuvre pour vous offrir un magazine de qualité que vous êtes des milliers à apprécier chaque trimestre. Avec votre soutien, il nous reste encore beaucoup de joie et de beaux moments de guitare à partager dans les années futures. Bonne lecture

Pour vous abonnez, rendez-vous à la page 97

P. 4

Courrier des lecteurs

P. 6

Stages et News Toute l’actu.

P. 12

Sacrée «Révélation Guitare Classique 2018» lors du Concours international Roland Dyens, Cassie Martin, 15 ans, a conquis la salle et le jury au terme d’une finale où la musique fut la grande invitée.

P. 14

Directeur de la publication : Georges Fonseca Directrice de la rédaction : Valérie Duchâteau (06 03 62 36 76) Rédacteur en chef : Florent Passamonti ([emailprotected]) Création et réalisation maquette : Guillaume Lajarige ([emailprotected]) Saisie musicale : Carole Mercereau Conception et réalisation CD-ROM : Dominique Charpagne Rédacteurs : Jacques Carbonneaux, Valérie Duchâteau, Laurent Duroselle, Florent Passamonti, Pascal Proust, Jean-Jacques Voisin Photo couverture : © DR Publicité : [emailprotected] (06 03 62 36 76) “Guitare classique” est une publication trimestrielle éditée par la SARL La Rosace au capital de 1 000 euros. RCS Chantilly : 830 643 797 00012. Siège social : 2 chemin rural du moulin à vent - 60 390 Berneuil en Bray .Tél. : 01 41 58 61 35 – fax : 01 43 63 67 75. Ventes et réassorts (dépositaires uniquement) : Mercuri Presse – 9 et 11, rue Léopold-Bellan, 75002 Paris. Numéro Vert : 0 800 34 84 20. Abonnements : Back Office Press ([emailprotected] – tél. : 05 65 81 54 86) La rédaction n’est pas responsable des textes, dessins et photographies qui n’engagent que la seule responsabilité de leurs auteurs. Les documents ne sont pas rendus et leur envoi implique l’accord de leurs auteurs pour leur libre publication. © 2018 La Rosace. Distribution : Presstalis. Numéro ISSN : 1294-8055. Impression : Mordacq. Ce magazine a été imprimé sur du papier RP brillant. Fabriqué en Belgique - Certification PEFC. P (TOT) 0,117 kg/tonne. Commission paritaire no 0621K78770. (Imprimé en France.) «Toute reproduction ou partie de reproduction des pages et des articles de ce numéro est strictement interdite, sauf autorisation préalable des éditions « La Rosace ».

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Interview Jean-Baptiste Marino Avec cinq albums à son actif, le flamenquiste ne cesse d’arpenter

les chemins pour offrir un flamenco toujours renouvelé. «Camino», son nouveau disque, montre encore une fois qu’il est le seul maitre de son chemin artistique.

P. 16

Guitare Academy : l’École de Musique de Gambsheim Avec Evan Vercoutre et ses élèves.

P. 18

Visite de la Fondation Segovia Situé à Linares, en Espagne, cet édifice aujourd’hui consacré entièrement à Andrés Segovia remonte à 1799. Visite guidée avec Jean-Maurice Mourat.

P. 22

Bancs d’essai Tino Battiston et Christian Magdeleine

La rédaction PROCHAINE PARUTION LE 24 AOÛT 2018 POUR NOUS ÉCRIRE : [emailprotected] Guitare classique – 9, rue Francisco-Ferrer, 93100 Montreuil

Interview Cassie Martin

P. 26

Reportage chez Savarez Guitare Classique a voulu découvrir l’histoire de cette marque devenue mythique. Rencontre exclusive avec Bernard Maillot, Président de Savarez, et son équipe.

P. 34

Pédago Accompagnées d’un CD audio et vidéo, 50 pages de partitions en solf ège et tablatures.

P. 94

Chroniques L’essentiel des sorties CD et partitions de ces derniers mois.

P. 97

Abonnement

P. 98

Petites annonces #82 Guitare

classique

•3

COIN DES LECTEURS

Coups de cœur ou coups de gueule, cette rubrique est la vôtre ! Alors n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse suivante : [emailprotected]

LE LECTEUR DU MOIS

© DR

Pierre Rihn, 75 ans, Strasbourg Vous et la guitare classique, c'est comme... Ma respiration quotidienne. C’est un oxygène salutaire pour moi.

Si vous étiez une pièce du répertoire, vous seriez... Une seule pièce? C'est trop difficile. Ce serait pratiquement souvent la dernière qu'il m'est arrivé d'entendre ou celle du magazine que j'ai choisie de travailler. Quel regard posez-vous sur la jeune génération de guitaristes par rapport aux anciens ? La virtuosité de certains jeunes est époustouflante. Cependant, j'ai du mal parfois à comprendre l'indication andantino exécutée à 140 à la noire… Si vous étiez une guitare, à quel musicien voudriez-vous appartenir ? J’aimerai être dans les bras de Harold Gretton ou Véronique. Vous connaissez ? Sinon, renseignez-vous : Duo Amytis. D’ailleurs, à quand un reportage sur eux ? Plutôt des atômes crochus avec la musique ancienne, baroque, classique, romantique ou autre ? Mes goûts sont éclectiques. En ce moment, je suis attiré par le baroque, mais aussi le blues ou la variété (Barbara, par exemple). Quelles sont les rubriques du magazine qui vous intéressent le plus ? Évidemment, les partitions avec tablature. Ensuite, la Guitare Academy (hélas, pas toujours à jour sur le site www.guitareclassique.net). Et les interviews, la saga, reportage sur les artistes anciens ou actuels. Comment pourrions-nous nous améliorer ? Avec le retour de certaines rubriques des débuts du magazine : exercices divers, explications de termes musicaux (ornementations, andantino, etc) et des dossiers sur les logiciels de saisies partitions avec tablature.

4 • Guitare

classique

#82

ZOOM SUR L’APPLICATION GC Pour ceux qui seraient passés à côté, Guitare Classique possède son application permettant de consulter votre magazine au format numérique, sur tablette ou ordinateur. Les plateformes de téléchargements sont l’App Store ou Google Play. Et c’est gratuit pour les abonnés ! Qu’on se le dise!

GUITARE CLASSIQUE #81 « SPÉCIAL TECHNIQUE »

Un grand merci pour ce n°81 totalement inattendu et très complet sur le plan technique. Voilà qui va me mettre en appétit et me donner du grain à moudre pour les vacances qui s’annoncent ! PHILIPPE BUI

MICHEL GRIZARD Merci à Guitare Classique pour cette interview de Michel Grizard ! J'ai suivi avec lui quelques stages lorsqu'il en organisait avec le Quatuor de guitares de Versailles. De grands moments ! Cette interview tombait à pic car récemment j'ai acquis la partition de transcriptions de Rameau qu'il a éditée. Celle-ci sont excellentes, bien entendu mais aussi très difficiles ! Je suppose que dans son disque, il y a ces transcriptions ? JACQUES LARONCHE En effet, Michel a sorti «Trois pièces pour guitare, de Jean-Philippe Rameau» aux éditions L’Empreinte Mélodique. On retrouve Les tendres plaintes, Les sauvages et L'entretien des muses, également présentes sur son disque «Le rappel des oiseaux» (Skarbo).

PASSION NAISSANTE J'ai découvert votre magazine ainsi que la guitare classique, et même la guitare tout cour, en septembre dernier. J'ai beaucoup apprécié que ce magazine soit accessible même aux débutants, avec différents niveaux de partitions ainsi que des indications (doigtés, etc.).J'ai ensuite acheté les deux derniers magazine, mais j’ai été déçu de ne pas retrouver ce classement (débutant, intermédiaire, confirmé). Peut-être est-ce parce qu'il s'agit de numéro à thème ? En tout cas, ce premier magazine (septembre-novembre 2017) m'a beaucoup aidé et m'aide toujours, car je suis un peu perdu sans les indications.Même si j'imagine que votre magazine s'adresse peutêtre davantage aux personnes expérimentées, j'espère pouvoir retrouver encore des aides pour les débutants comme moi. Au plaisir de vous lire. OLIVIER NAVEAU Notre magazine a pour vocation de s’adresser d’abord aux passionnés ou curieux. Les débutants ont évidemment leur place puisque transmettre notre passion pour la guitare est notre moteur premier. Vous retrouverez dans ce numéro les indications de niveau que nous avions omis de remettre, même si celles-ci sont parfois un peu subjectives. Soyez le bienvenu parmi les nouveaux lecteurs de Guitare Classique !

STAGES D’ÉTÉ Comme à son habitude, Guitare classique vous propose une liste des stages estivaux ayant lieu en France. Certains de ces stages sont pluridisciplinaires : par souci de clarté, nous avons prioritairement indiqué le nom des professeurs de guitare. N.B. : Les informations que nous vous proposons sont celles nous étant parvenues avant le 25 avril.

DATES

PROFESSEUR(S)

LIEUX

CONTACT

20 au 24 juin

Gérard Audias (guitare acoustique)

Pont l'Abbé (29)

Tél. : 06 77 41 15 34 E-mail : [emailprotected]

6 au 13 juillet

Ingrid Riollot

Recoubeau (26)

Tél. : 04 76 23 15 75 E-mail : [emailprotected]

7 au 14 juillet

Philippe Villa

La Couarde-sur-Mer (17)

Tél : 06 07 04 93 37 E-mail : [emailprotected]

7 au 14 juillet

Bernard Piris

Gras (07)

Tél. : 04 75 04 76 02 E-mail : [emailprotected]

14 au 21 juillet

Etienne Candela

Saint Jean d'Arves (73)

www.musicavestys.com

14 au 22 juillet

Rémi Jousselme, Olivier Pelmoine, Natalia Korsak, Katherine Lasso, Matthias Collet, Ricardo Sandoval

Gron (89)

Tél : 06 03 40 91 46 E-mail : [emailprotected]

14 au 26 juillet

Benjamin Valette

Château-Gontier (53)

www.music-academie.com

15 au 22 juillet

Laurent Blanquart, Gabriel Bianco

Nice (06)

www.academie-internationale-ete-nice.com

16 au 22 juillet

Bruno Allen

Villebon-sur-Yvette (91)

www.accordissimo.com

16 au 28 juillet

Gabriele Natilla

Mende (48)

www.musique-lozere.com

17 au 23 juillet

Yan Vagh

Gièvres (41)

Tél. : 06 10 36 24 25 E-mail : [emailprotected]

19 au 28 juillet

Duo Palissandre (Vanessa Dartier et Yann Dufresne)

Douvres-la-Délivrande (14)

www.musiquecotedenacre.com

20 au 29 juillet

Philippe Azoulay

Embrun (05)

www.universite-musique.com

20 au 31 juillet

Judicaël Perroy

Tignes (73)

www.festivalmusicalp.com

21 au 26 juillet

Sandrine Luigi, Antoine Tatich, Sylvestre Planchais, Éric Gombart

Patrimonio (2B)

www.festival-guitare-patrimonio.com

21 au 27 juillet

Hugues Navez

Bruxelles (Belgique)

www.huguesnavez.be

22 au 28 juillet

Arnaud Dumond, Pablo Sierra, Elena San Roman

Limoges (87)

www.arnauddumond.com

22 au 29 juillet

Tristan Manoukian

Nice (06)

www.academie-internationale-ete-nice.com

22 au 31 juillet

Luc Botta

Chaillol (05)

www.stagedechaillol.com

25 juillet au 3 août

Giorgio Albiani & Arnaud Sans

Suc-et-Sentenac (09)

stagemusiqueariege.free.fr

30 juillet au 7 août

Gérard Verba (guitare) et José Mendoza (charango)

Mont-Dore (63)

www.rencontres-musicales-des-monts-dore.fr

30 juillet au 11 août

Olivier Pelmoine

Mende (48)

www.musique-lozere.com

30 juillet au 11 août

Jesús Castro-Balbi

La Canourgue (48)

www.musique-lozere.com

2 au 11 août

Thomas Keck

Chaillol (05)

www.stagedechaillol.com

3 au 11 août

Eleftheria Kotzia, Rafael Andia, Thibaut Garcia

Ligoure (87)

www.guitarenfrance.org

4 au 11 août

Benoit Boivin

Île de Groix (56)

www.musiqueagroix.fr

6 au 12 août

Catherine Struys, Luc Vander Borght

Dinant (Belgique)

www.internationalmusicacademy.com

11 au 14 août

Gabriel Bianco, Antigoni Goni, David Tanenbaum, Judicaël Perroy

Chassignolles (36)

www.la-grange-aux-pianos.com

12 au 22 août

Olivier Bussard

Montricher-Albane (73)

www.stagedemusique.com

12 au 23 août

Pascal Pacaly, Benjamin Thiériot

Villard-de-Lans (38)

www.musiques-en-vercors.fr

13 au 19 août

Adrien Brogna, Magali Rischette, Michel Rolland

Dinant (Belgique)

www.internationalmusicacademy.com

13 au 25 août

Jesús Castro-Balbi

La Canourgue (48)

www.musique-lozere.com

20 au 26 août

Boris Gaquere

Dinant (Belgique)

www.internationalmusicacademy.com

20 au 30 août

Clarisse Sans, Cécile Lê Duy, Leonard Chantepy et Arnaud Sans

Suc-et-Sentenac (09)

stagemusiqueariege.free.fr

22 au 26 août

Luc Botta

Villars sur Var (06)

Tél. : 06 74 61 82 94 E-mail : [emailprotected]

22 au 29 août

Bernard Piris, Brigitte Repiton

Saint-Marcellin (38)

Tél. : 04 75 04 76 02 E-mail : [emailprotected]

27 octobre au 2 novembre

Laurent Blanquart, Jérémy Jouve

Narbonne (11)

www.rolanddyensstageinternational.sitew.fr

6 • Guitare

classique

#82

NEWS EN BREF L’ensemble de guitares Copla sera

8 • Guitare classique  #82

« GUITARES, GUITARES... » © Radio France / Christophe Abramowitz

Tous les dimanches à 11h, sur France Musique

Sébastien Llinares

Comme l’année dernière, sur les ondes de France Musique, Sébastien Llinares vous donnera rendez-vous pour découvrir ou redécouvrir le foisonnant répertoire de la guitare. À l’heure où nous mettons sous presse, le programme est actuellement en cours de finalisation mais attendez-vous à des rendezvous thématiques autour de Scarlatti, Bernstein ou de la musique sud-américaine. Chaque émission sera clôturée par un concert en direct et accueillera des invités de marques comme Dominique Preschez, Stéphane Leach, Rafael Andia, Pascal Siankowsky, etc. www.francemusique.fr www.sebastienllinares.wordpress.com

MUSICORA , À PARIS Du 1er au 3 juin

© DR

Après Ibrahim Maalouf en 2015, Marianne James en 2016, et André Manoukian en 2018, le rendez-vous annuel de la musique et des musiciens mettra à l’honneur non pas une personnalité mais un instrument : la guitare ! Durant trois jours, la Grande Halle de La Villette réunira de nombreux luthiers (Childeric Aubert, Richard Baudry, Cyril Bourdin, Pierrick Brua, Roger Daguet, Eric Darmagnac, Michel Donadey, Philippe Donnat, Cyril Ganee, Jason Keown-Boyd, Julien Lebrun, Thibaut Lecherf, Philippe Marceau, Yves Mion, Fred Kopo, Julien Regnier-Krief) et accueillera conférences et concerts. • Samedi 2 juin : « Autour de la guitare » avec Jean-Félix Lalanne et ses invités (Jean-Marie Ecay, Eric Gombart, Michel Haumont, Sylvestre Planchais et Samuelito). • Dimanche 3 juin : « De Bach à la Guitare » avec Didier Renouvin, guitariste et compositeur. www.musicora.com Samuelito

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FESTIVAL INTERNATIONAL DE GUITARE DE C ARRY-LE ROUET (13) Du 7 au 10 juin

Initié par Patrick Jourdain, professeur au conservatoire de Carry-le Rouet, le concours de guitare prend du galon et devient un festival. • Jeudi 7 juin : Duo Antipodes (Judicaël Perroy / Natalia Lipnitskaya) ; François-Xavier Dangremont. • Vendredi 8 juin : Laura Rouy (lauréate 2017), Gabriel Bianco. • Samedi 9 juin : Lorenzo Micheli. Gabriel Bianco • Dimanche 10 juin : masterclasses, salon de lutherie, expo. À noter que, vendredi 8 Juin, une rencontre avec les luthiers Dominique Delarue, Sylvain Balestrieri et Bertrand Ligier sera organisée. www.arpoador-guitare.com

RENCONTRES GUITARE ET PATRIMOINE DE SEDAN (08)

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en concert tout l’été: le 15 juin à Le Revest-les-Eaux (83), le 16 juin à Port-de-Bouc (13), le 20 juillet à Suc (09), le 21 juillet à La Bastidesur-Lers (09), etc. Plus de dates sur www.ensembledeguitarescopla.com Vient de sortir:«Petite spiritualité de la guitare» de Raphaël Faÿs aux éditions Bayard. Bientôt chroniqué dans Guitare Classique. www.bayard-editions.com Le festival de mandolines de Castellar (06) se tiendra du 18 au 21 juillet. Seront présents: Vincent Beer-Demander, Yasunobu Inoue, Julien Martineau. www.festivalmandoline.fr La Galerie des Luthiers, magasin situé à Lyon, accueillera Judicaël Perroy, Natalia Lipnitskaya et Gonçalo Cordeiro le dimanche 3 juin. L’idée est de mettre en exergue la relation précieuse d’un guitariste et d’un luthier à travers une guitare choisie. www.galeriedesluthiers.fr Élodie Bouny sera en concert le 28 juin au centre culturel Baschel de St-Michel-sur-Orge.À ses côtés, on retrouvera Nicolas Malarmey, Marc Labouve et Eric Gautier, Thomas Baron et le Paris Guitar Quartet pour une soirée exclusi vement consacrée aux œuvres de la compositrice. Retrouvez Thibault Cauvin cet été avec de grands orchestres français. Il sera le 12 juillet à Bordeaux, avec l'Orchestre National de Bordeaux Aquitaine pour jouer le Concerto d'Aranjuez, et le 21 juillet à Royan où il créera le concerto de Mathias Duplessy avec les musiciens de l'Opéra de Paris. Le Conservatoire Royal de Bruxelles organise unesession d’examen d’admission en classe de guitare, le 29 août. Programme à présenter :deux études au choix, une œuvre de Bach au choix et deux œuvres du répertoire au choix. www.conservatoire.be Du 27 octobre au 3 novembre, l’association Guitamines accueillera le 5e festi'Stage International de Guitare de Narbonne «Roland Dyens ». Les cours seront dispensés par Laurent Blanquart et Jérémy Jouve. www.rolanddyensstageinternational. sitew.fr Le Trio Alborada sera en concert le lundi 23 juillet à Najac(12), lemercredi 25 juillet à Tarnac(19) et le jeudi 26 juillet à Chanteuges(43).

Du 23 juin et 6 juillet

• Samedi 23 juin : Corentin Caussin. David Russell • Mardi 26 juin : duo presque classique. • Vendredi 29 juin : David Russell. • Samedi 30 juin & dimanche 1er juillet : Friederike Schulz & Bernard Revel. • Mardi 3 juillet : Véronique Raposo. • Vendredi 6 juillet : Création de Concertos avec l’Ensemble Orchestral de Reims (programme non communiqué). www.mjc-calonne.com

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FESTIVAL INTERNATIONAL DE L AMBESC (13) Du 25 au 30 juin

Norberto Pedreira

Du 18 au 21 juillet

Au cœur du vignoble de cahors, Puy L’Evêque l’un des joyaux de la vallée du lot, ville chargée d’histoire, accueille son troisième Festival International de Guitare qui, durant quatre jours, reçoit pour les soirées-concerts 10 musiciens de renommée internationale et propose des animations variées sur le thème de la guitare dès l’après-midi, pour petits et grands. Cet événement musical de qualité et de grande ampleur, manifestant la vocation artistique et culturelle de la ville, se déroule au Théâtre de Verdure, situé en centre-ville dans l’espace Charles Boizard, ouvert sur l’amphithéâtre de verdure aménagé. Le festival associe à la musique les richesses du terroir de la vallée du lot et du vignoble avec en premier lieu des vignerons partenaires qui accompagneront chaque soirée. En voici le programme : • Mercredi 18 juillet : Liat Cohen ; Valérie Duchâteau. • Jeudi 19 juillet : Stéphanie Jones ; Joseph Tawadros. • Vendredi 20 juillet : Alexandre Bernoud ; Les Frères Méduses. • Samedi 21 juillet : Duo Bensa-Cardinot ; Ballaké Sissoko. www.letempsdesguitares.com

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Duo Bensa-Cardinot

Eleftheria Kotzia

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FESTIVAL « 6 CORDES AU FIL DE L’ALLIER » (03)

Du 24 au 27 juillet • Mardi 24 juillet : Jérôme Ciosi. Thibault Cauvin • Mercredi 25 juillet : Sébastien Vachez et Maria Fragkiadaki ; Roberto Aussel. • Jeudi 26 juillet : Trio Alborada ; Thibault Cauvin. • Vendredi 27 juillet : Olivier Bensa et Cécile Cardinot. En outre, des masterclasses seront assurées par Olivier Bensa et Sébastien Vachez, ainsi qu’une exposition de lutherie avec Jean-Luc Joie. www.chanteugesfestival.com

Augustin Wiedemann & Kosho

NUITS MUSICALES DE CIEUX (87) Du 26 au 29 juillet

Du 3 au 10 août

Bien plus qu’une simple série de cours, ce rendez-vous estival est une rencontre autour de la guitare, avec cours individuels, masterclasses, musique d’ensemble, ateliers-conférences, le tout ponctué par des concerts. • Vendredi 3 août : Eleftheria Kotzia. • Samedi 4 août : Thibaut Garcia. • Mardi 7 août : Concert Young Artist. • Mercredi 8 août : Rafael Andia. • Jeudi 9 août : Duo Orlando Di Bello & Carles Pons Altes. • Vendredi 10 août : Concert des élèves du Stage de Guitare

Du 1er au 7 juillet

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FESTIVAL « LE TEMPS DES GUITARES », À PUY-L’ÉVÊQUE (46)

NUITS DE LA GUITARE DU VIGEN ET STAGE DE LIGOURE (87)

FESTIVAL INTERNATIONAL DE GUITARE DE VENDÔME (41)

• Dimanche 1er juillet : Quatuor Portugal ; Anastazor Trio. • Mercredi 4 juillet : Michel Sadanowsky ; Patagonia Trio. • Jeudi 5 juillet : Chanson d’occasion ; Quartetto Se.Go.Vi.O. • Vendredi 6 juillet : Ole Comedy ; Les doigts de l’homme. • Samedi 7 juillet : Geneva Guitar Gang ; Romane & Eric Bouvelle Quintet En outre, Norberto Pedreira proposera des masterclasses pour ensemble de guitares, et le luthier Julien Garcia viendra exposer ses créations. www.vendomeguitarfest.com

© Savarez

A l’initiative de l’association Aguira et de Valérie Duchâteau, Directrice Artistique, cette 18ème édition du Festival de Lambesc aura pour invité d’honneur, Raul Maldonado auquel tous les artistiques du Festival ainsi que les artistes et professeurs de la région viendront Raul Maldonado rendre hommage. Une semaine entièrement dédiée à la guitare avec un programme alléchant. Qu’on en juge : • Lundi 25 juin : Valérie Duchâteau (La Guitare chante Jacques Brel); Marylise Florid. • Mardi 26 juin : Agnès & Gérard Abiton ; Natalia Lipnitskaya & Micha Tcherkassky. • Mercredi 27 juin : Eric Franceries & Jérémy Vannereau ; Agnès & Gérard Abiton. • Jeudi 28 juin : Natalia Lipnitskaya & Micha Tcherkassky ; Eric Franceries & Jérémy Vannereau. • Vendredi 29 juin : Marylise Florid ; Raul Maldonado. • Samedi 30 juin : Soirée autour de Raul Maldonado avec les artistes du festival et guitaristes de la région. Plusieurs luthiers seront également présents : Renaud Galabert, Olivier Pozzo, Vincent Engelbrecht et Marc Boluda. www.festivalguitare-lambesc.com

www.guitarenfrance.org

• Jeudi 26 juillet : Duo Augustin Wiedemann & Kosho. • Vendredi 27 juillet : Domenico Scaminante, Fabio Montomoli & Giovanni Lanzini. • Samedi 28 juillet : Duo Gianfranco Brundo & Antonio Grande; Duo Antoine Boyer & Samuelito. • Dimanche 29 juillet : Duo Arnaud Dumond & Fréderic Bernard ; Duo Hélène Dautry & Alvaro Covarrubias. www.nuitsmusicalesdecieux.com

#82 Guitare

classique

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NEWS EN BREF Sébastien Llinares donnera

FESTIVAL DE GUITARE DE CHASSIGNOLLES (36) Du 11 au 14 août

La Grange aux Pianos est la maison d’artiste du pianiste Cyril Huvé, Victoire de la musique 2010. Ce haut-lieu de la musique accueillera son deuxième festival de guitare. • Samedi 11 août : Gabriel Bianco. David Tanenbaum • Dimanche 12 août : Antigoni Goni. • Lundi 13 août : David Tanenbaum. • Mardi 14 août : Judicaël Perroy. Des masterclasses seront assurées par tous les artistes. www.la-grange-aux-pianos.com © Florent Passamonti

un récital au studio 104 de Radio France, à 19h, le 21 juin. www.sebastienllinares.wordpress.com Vient de paraître: La suite française n°3, BWV 814 pour deux guitares, transcription de Jean Horreaux. Bientôt chroniqué dans Guitare Classique. www.billaudot.com «Cities II», le nouvel album de Thibault Cauvin, sortira le 5 octobre chez Sony Music. Chaque mois, un titre accompagné d’un clip sera dévoilé jusqu’à la date de sortie. Le premier titre, Bamako, a été enregistré avec Ballaké Sissoko. www.thibaultcauvin.com

3 NUIT DE LA GUITARE CLASSIQUE

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ÈME

Montrouge, le 23 mars 2018 CASSIE MARTIN, RÉVÉLATION GUITARE CLASSIQUE 2018

TROIS QUESTIONS À R AFAËL ANDIA À l’occasion de la sortie de son dernier livre « Rasgueados » (L’Harmattan) Après « Libertés et déterminismes de la guitare, du baroque aux avant-gardes » et « Labyrinthes d’un guitariste », aux éditions l’Harmattan de quoi parle votre dernier roman « Rasgueados »? C’est l’histoire d’un jeune espagnol à Paris, guitariste. Il y a des crimes... C’est une fiction basée sur des réalités bien sûr, comme toutes les fictions. C’est un polar ? Pas vraiment. Moi, j’appelle ça, un livre de musique-fiction. Tout comme il y a la science-fiction, c’est la musique-fiction. Cela se passe dans le milieu des guitaristes, soit à Paris, dans le milieu classique ou dans le milieu flamenco, mélangé à la politique, à la guerre, l’après-guerre. C’est un roman qui fait combien de pages et où peut-on se le procurer ? Il fait 285 pages et il peut être commandé directement sur le site des éditions l’Harmattan. www.editions-harmattan.fr

10 • Guitare classique  #82

Pour cette troisième « Nuit de la Guitare Classique », organisée par notre magazine dans le cadre du festival Guitares au Beffroi, nous avons eu la chance d’accueillir quatre candidats au lieu de trois pour la grande finale des « Révélations Guitare Classique-Concours International Roland Dyens », tant le niveau des concurrents était élevé au moment de la sélection qui s’était faite sur internet les mois précédents l’évènement. Une candidate et trois candidats qui avait chacun une quinzaine de minutes pour convaincre un jury composé de représentants de notre magazine mais aussi de personnalités prestigieuse du monde de la guitare à l’instar de Cyril Maillot (Savarez) ou de Thibault Cauvin. Toutes celles et ceux qui nous suivent sur Facebook avaient d’ailleurs déjà pu se rendre compte de l’excellence des concurrents dans le mois précédent cette grande finale. Trois élèves représentant la classe de Gérard Abiton au CRR de Paris et un étudiant en master au CNSMD de Paris se sont opposés « amicalement mais farouchement » pour décrocher ce titre envié de « Révélation Guitare Classique » qui ouvre les portes de la reconnaissance au travers d’interviews dans notre magazine, d’enregistrement d’un CD et d’un suivi artistique que nous leur assurons. Pour preuve, la carrière fulgurante d’Antoine Boyer, premier lauréat de notre concours que l’on retrouve désormais sur toutes les grandes scènes. Comme l’an dernier, le match fut extrêmement serré entre les deux premiers puisqu’une seule voix les séparait au moment du décompte final. Déjà moult fois récompensée malgré son jeune âge (elle n’a que 15 ans), Cassie Martin, élève de Josiane Rabemananjara, d’Agnès Abiton et maintenant de Gérard Abiton au CRR de Paris l’a donc emporté d’une courte « corde » devant les autres candidats. Une différence peut-être faite grâce à l’interprétation de son dernier morceau, Le Colibri toute en technique et en légèreté. Vous en saurez plus sur cette jeune prodige en lisant son interview dans le numéro que vous avez entre les mains mais nous n’oublierons pas ses excellents dauphins que nous aurons le loisir de vous faire mieux connaître dans les mois à venir. C’est Laura Dyens, sœur de Roland et infatigable ambassadrice de la mémoire de son frère qui a remis son trophée à Cassie Martin. Un symbole puisque, dès l’édition 2019, notre concours devient « Concours International Roland Dyens », un nom prestigieux dont nous mesurons la portée et que toute notre équipe aura à cœur de défendre en promouvant les valeurs que défendait Roland, l’exigence mais aussi la liberté. Pendant la délibération du jury, les spectateurs qui remplissaient copieusement la salle du Beffroi ont pu retrouver avec plaisir Johan Smith, notre révélation 2017 et Judicaël Perroy, spécialement revenu de San Francisco où il enseigne désormais. Deux concerts d’une exceptionnelle qualité pour clôturer une soirée entièrement dédiée à la guitare classique et qui a su désormais trouver son public. Déjà l’année 2019 se profile avec la découverte de nouveau talents et un concert, qui s’annonce exceptionnel, de Thibault Cauvin et de Cassie Martin, notre lauréate 2018. Ce sera le 22 mars 2019, à Montrouge, et nous vous attendons toutes et tous nombreux pour cette nouvelle « Nuit de la Guitare Classique ». Jean-Jacques Voisin

NOUS Y ÉTIONS FESTIVAL DE BRUXELLES

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HOMMAGE

Du 20 au 24 avril

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Devenu incontournable par la qualité, l’originalité de son programme et par le succès qu’il rencontre (toutes les soirées se jouent à guichet fermé), le Festival de Bruxelles a encore tenu ses promesses pour cette septième édition. Une fois de plus, Hugues Navez, Directeur Artistique s’est efforcé, au delà de la simple programmation, de créer des évènements originaux, n’hésitant pas à allier guitare et poésie pour drainer un nouveau public. Placé sous l’hommage au couple Nicolas et Ilse Alfonso (cette dernière ayant disparu en 2017) cette édition nous a permis de découvrir des documents originaux et exclusifs sur les deux guitaristes et de nous replonger dans la célèbre « méthode Alfonso » qu’Hugues Navez a remarquablement bien analysée lors d’une conférence. Côté musique, les spectateurs ont été particulièrement gâtés avec la présence du duo Anabel Montesinos et Marco Tamayo qui, une fois de plus, dans leur hommage à Ilse et Nicolas Alfonso nous a enchantés par sa musicalité et sa technique époustouflante. Autre brillant interprète, le grec Costas Cotsiolis qui a allègrement promené sa guitare de Cuba (Leo Brouwer) au Japon (Toru Takemitsu) pour finir son voyage musical par l’Espagne (Isaac Albéniz) et l’Italie (Carlo Domeniconi). Par son originalité, la soirée du lundi 23 avril restera sans aucun doute dans les mémoires avec une série d’hommages qui ont bouleversé le public. C’est d’abord Valérie Duchâteau qui a su émouvoir et aussi entraîner toute une salle acquise à l’hommage qu’elle a rendu à l’enfant du pays dans son nouveau spectacle, donné pour le première fois, « La Guitare Jacques Brel «. Douze succès du chanteur belge qu’elle a adaptés pour la guitare, à l’image de ce qu’elle a déjà réalisé pour Barbara. Pour preuve, une salle debout et reprenant en chœur avec la guitariste, « Bruxelles », un des titres les plus connus du chanteur. En deuxième partie, Hugues Navez avait choisi d’allier théâtre et guitare pour rendre hommage à deux grands poètes belges, Pascale Mathieu et Charles Kleinberg, dont les plus belles pages et les textes très puissants furent remarquablement récités au son de la guitare à 10 cordes du maître de cérémonie. Une heure en apnée pour le public qui réserva un triomphe à ce concept original. Cette semaine flamboyante s’est conclue par le traditionnel concert de l’ensemble de guitares du Conservatoire Royal de Bruxelles (Direction Hugues Navez) et une Flamenco Show mêlant guitare flamenca, basse électrique, percussion chants et danses. Entre les concerts, les multiples masterclasses, les expositions et le concours international, nous n’aurons pas eu le temps de souffler mais il reste le souvenir de cinq jours de bonheur... Vivement l’année prochaine. Jean-Jacques Voisin

Isabel Gomez et Minorù Inagaki (le fils adoptif "de coeur" d'Isabel Gomez)

ISABEL GOMEZ,

fondatrice de « La Guitarreria » n’est plus

Isabel Gomez nous a quittés, dévastée par un cancer foudroyant à l’âge de 82 ans. Isabel avait ouvert le célèbre magasin de guitare « La Guitarreria » rue d’Edimbourg à Paris en 1982 après avoir été vendeuse chez « Camurat » rue de Rome dans les années 1970. « La Guitarreria » est rapidement devenu le lieu incontournable du guitariste et de la guitare. Isabel avait créé une famille de guitaristes et de luthiers autour d’elle. N’ayant pas eu d’enfant, les enfants de ses guitaristes ou de ses luthiers étaient comme les siens, comme en témoignent tous ses albums photos. Les murs de son magasin affichent les musiciens qui étaient si chers à son coeur. Elle savait les accueillir par un café, un repas, les aider pour un concert, l’achat d’une guitare, l’organisation d’un concours, d’ un festival, la réalisation d’un disque. C’était la mécène du guitariste, du luthier. Son magasin était un lieu de vie plein de chaleur, un foyer pour nous tous. « Isabel de la Guitarreria » est connue par toute la planète guitare, du Japon, aux USA etc. Isabel a permis a beaucoup de luthiers d’exister et pareillement pour tant de guitaristes étrangers et français. Un grand nombre d’entre eux sont célèbres aujourd’hui, grâce à son soutien. Avec la disparition d’Isabel, c’est un esprit qui est parti, l’esprit de famille, de notre famille. Valérie Duchâteau

© Withfelt Photography

Le monde de la guitare classique et flamenca est en deuil depuis le dimanche 29 avril.

XV CONCOURS DE GUITARE CLASSIQUE TAKASHI IWAGAMI (83) E

25-27 mai à Six-Fours-Les Plages

Devenu un rendez-vous incontournable dans la région PACA, le concours Takashi Iwagami donne rendez-vous le 27 mai aux jeunes guitaristes qui peuvent ainsi profiter de l’aubaine Florent Aillaud pour se faire connaître. En marge de cet évènement, l’association ARPOADOR organise également trois concerts dont un à ne pas manquer, celui du duo Luor( guitare) et Takashi Iwagami(voix), le samedi 26 mai. Florent Aillaud, récent finaliste du concours « Révélations Guitare Classique-Concours International Roland Dyens », se produira quant à lui le 25 mai tandis que Irina Kulikova clôturera ce weekend 100% guitare le dimanche à 19 heures. Bulletin de participation à télécharger sur www.couleursguitare.jimdo.com

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INTERVIEW TEXTES ET PHOTOS PAR FLORENT PASSAMONTI

Cassie

Martin

La révélation

Sacrée « Révélation Guitare Classique 2018 » lors du Concours international Roland Dyens, Cassie Martin, 15 ans, originaire d’Orléans, a conquis la salle et le jury au terme d’une finale où la musique fut la grande invitée. Entretien avec un phénomène dont nous n’avons pas fini de vous parler. Comment as-tu eu vent du concours des Révélations Guitare Classique ? C’est Gérard Abiton, mon professeur au CRR de Paris, qui m’en a parlé. J’avais déjà enregistré une vidéo pour le concours Biasini qui a eu lieu fin avril, à Paris. C’est une partie de cette vidéo que j’ai envoyée pour la phase éliminatoire des Révélations Guitare Classique. J’étais très contente d’être

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sélectionnée pour la finale et de recevoir l’appel de Valérie Duchâteau. Je connaissais Clément Mengelle et Nestor LaurentPerroto car ils sont aussi élèves de Gérard Abiton mais ne connaissais pas Florent Aillaud, le quatrième finaliste. J’ai participé au concours pour le plaisir, je n’imaginais pas le gagner d’autant que j’étais la plus jeune participante.

Tu n’as que 15 ans mais on a eu le sentiment d’écouter une artiste confirmée lors de cette soirée. J’ai débuté la guitare à quatre ans. Je n’ai jamais su pourquoi j’ai choisi cet instrument mais j’avais très envie d’en jouer. J’ai commencé par prendre des cours particuliers avec Dominique Jacquet et j’ai tout de suite été passionnée. Tout passait par le jeu, il com-

posait des petites pièces pour moi [Rires]. Puis, tout est ensuite allé très vite: je suis rentrée à neuf ans au conservatoire d’Orléans dans la classe de Josiane Rabemananjara qui m’a enseigné la rigueur de la guitare classique mais surtout, m’a fait comprendre, qu’audelà de la technique, ce qui compte, c’est de jouer avec son cœur. J’ai rapidement passé les cycles. Agnès Abiton m’a donné de précieux conseils et j’ai intégré le CRR de Paris en cycle spécialisé. Au début, je n’avais pas le sentiment de travailler ma guitare; tout n’était que plaisir.

Rappelle-nous le programme que tu as présenté lors de la finale. J’ai joué un lied de Schubert, Aufenthalt, transcrit par Johann Kaspar Mertz. Puis Imbricatta de Sergio Assad, pièce très riche musicalement. J’ai conclu mon programme avec le Colibri de Sagreras. C’est une pièce très technique que je trouve agréable à jouer [Rires]. C’était comme une sorte de clin d’œil pour conclure mon programme. C’est très important pour moi de susciter l’émotion dans le public, la joie, la tristesse. Sans ça, la musique n’est rien.

Tu es entourée de guitaristes plus âgés. Comment t’es-tu intégrée ? Ça s’est fait très naturellement et ça m’a fait mûrir. Aujourd’hui, je n’y fais plus attention. Au début, j’étais très impressionnée car ils jouaient tous vraiment bien [Rires].

Qu’as-tu ressenti lorsque tu as entendu ton nomà l’annonce des résultats ? J’étais très surprise d’autant que je savais que les autres candidats jouaient très bien! Mais je m’étais tellement bien sentie sur scène. J’ai acquis un petit peu d’expérience grâce aux participations à différents concours: Vienne, Carry-le-Rouet, Montigny, Valence, Weimar, etc…et jouer devant un public, c’est ce que j’aime particulièrement. J’ai aussi donné

À l’école, comment cela se passe? Je suis en première S. J’ai sauté une classe. C’est un peu compliqué de gérer le lycée et la musique, mais je suis en horaires aménagés, donc j’arrive à peu près à m’en sortir et à maintenir un certain niveau au lycée.

« SUSCITER L’ÉMOTION DANS LE PUBLIC, LA JOIE ET LA TRISTESSE. SANS ÇA, LA MUSIQUE N’EST RIEN. »

quelques récitals de rodage au Temple d’Orléans, entre autres, et fait la première partie de Rémi Jousselme lors du Festival 37° à l’ombre à Tours. Qui sont tes idoles à la guitare ? Mon idole, c’est Ida Presti mais comme guitaristes actuels, j’ai de l’admiration pour Gérard Abiton, mon professeur depuis maintenant trois ans. Il est imposant, mais il a toujours été bienveillant avec moi. J’apprécie beaucoup Jérémy Jouve car il arrive à dépasser la dimension technique d’une œuvre, et Pablo Marquez pour sa présence scénique et sa relation avec le public. Il a y aussi les frères Assad mais je pourrais en citer plein d’autres. Comment te nourris-tu de musique? Tous les matins, en me préparant, j’écoute une œuvre différente sur YouTube. De cette façon, je me nourris. J’écoute aussi les disques de Guitare Classique ! Comment travailles-tu la musique? Est-ce que tu la théorises ou est-ce que tu te laisses plutôt aller? Je me laisse beaucoup aller, peut-être un peu trop parfois. Mais Gérard me recadre. Au final, j’obtiens un mélange de ce que je ressens et j’espère respecter la partition et la volonté du compositeur. Quel rôle occupe tes parents dans ton parcours ? Ils me soutiennent énormément. Ça n’a pas été facile pour eux car je suis partie de la maison pour m’installer à Paris, à 13 ans. J’habitais avec ma sœur de 18 ans. Mes parents – tous les deux professeurs de sciences – ne connaissaient pas le milieu de la musique, et ils n’étaient pas très rassurés à l’idée que je devienne musicienne. Jamais je n’aurais pu faire ce que j’ai fait sans eux. Ma mère était d’ailleurs présente lors du concours Guitare Classique. À l’annonce des résultats, elle était très heureuse pour moi car elle sait que je consacre beaucoup de temps à mon instrument. Ils me soutiendront tant que je prendrai du plaisir à faire ce que je fais. Quels sont tes rêves de jeune artiste? Je rêve de faire des tournées et de jouer dans de grandes salles à travers le monde. Le seul problème des voyages et des tournées, c’est la solitude. Enfin, faire la couverture de Guitare Classique Magazine, ce serait dingue [Rires]!

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INTERVIEW PAR FLORENT PASSAMONTI PHOTOS : ©DR

Jean-Baptiste

Marino

Sur la route du flamenco Avec cinq albums à son actif, le flamenquiste ne cesse d’arpenter les chemins pour offrir un flamenco toujours renouvelé. « Camino », son nouveau disque, montre encore une fois qu’il est le seul maitre de son chemin artistique. Tu sors ton cinquième album. Comment accueilles-tu cette nouvelle paternité discographique?

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Plus on fait de disques et mieux on sait s’y prendre. Ce qui est compliqué lors du processus d’enregistrement, c’est de trouver le

son qu’on a en tête. Le micro – aussi bon soitil – ne fera pas de miracles: il restitue ce qu’on lui offre. Au bout de quarante ans de guitare,

[Rires]. Ça change de certaines versions jouées très rapidement… On aurait tendance à tomber dans le piège de la virtuosité gratuite mais ce n’est visiblement pas comme cela que l’entendait le compositeur. Il semblerait. C’est vrai qu’à partir du moment où ça part, il faut rester accroché. Donc autant être sûr de tenir le choc[Rires]! J’ai incorporé un rythme flamenco qui s’appelle Jaleo. Quant à la deuxième guitare, elle a été écrite. J’ai pas mal travaillé sur la répartition des voix. Parfois, il y a même une troisième guitare. J’avais un peu d’appréhension par rapport au résultat, mais je trouve que le morceau tourne bien au final. J’ai reçu de bons retours. Parle-moi un peu des autres morceaux: il y a une rumba, une soléa, une alegria, etc. Ce sont trois morceaux avec un compas flamenco, c’est le côté traditionnel du disque. Lorsque tu joues une solea, que tu y injectes du moderne ou pas, il faut qu’il y ait les douze temps et que ça sonne comme une solea.

« UN DISQUE, C’EST COMME DES BOUTS DE VIE ET DES HISTOIRES QUE JE ME RACONTE ».

on finit par mieux se connaître et acquérir une patte sonore. Dans ce disque, je suis satisfait de mon son et de l’interprétation. Tu t’es risqué à reprendre l’Allegro Solemne de «La Catedral» de Barrios. Tu joues la partie écrite et tu as rajouté une deuxième guitare. J’ai pris la liberté de repenser le morceau et d’écrire un arrangement. Pour moi, la deu xième partie de l’Allegro est un accompagnement, il manque juste une mélodie. Il y a un peu de Bach dans cette pièce, et c’est vrai que ça sous-entend la présence d’une deuxième voix. Quant au résultat, j’aurai été curieux de connaître l’avis de Barrios [Rires]. J’ai traité ce morceau d’une manière flamenco, plus rythmique. Après l’avoir enregistré, j’ai écouté la version jouée par Barrios lui-même. Il s’avère que son tempo est très proche du mien

Dans l’album, il y a un accordéoniste sur certains titres… Oui. Il y a aussi le percussionniste Miguel Sanchez qui joue sur tous mes disques. Ce sont des rencontres musicales qui me permettent de sortir un peu du strict cadre flamenco. Ça me ressemble. Il y a toujours eu ça dans mes disques, il y a toujours eu des morceaux qui n’avaient pas forcément à voir avec un type précis de flamenco. Ma musique s’adresse à tous : aux puristes, aux mélomanes et à ceux qui ne connaissent pas forcement le genre. Ce qui compte, c’est l’esprit dans lequel on joue. Il s’est passé quelques années entre le précédent disque et celui-là. Je sors un disque à peu près tous les quatre ans. Ce sont des morceaux de guitare, ce ne sont pas des chansons. Il faut du temps avant que ce soit acceptable pour pousser la porte d’un studio. Je fais les maquettes à la maison et puis, petit à petit, la musique prend forme. Je n’ai pas de pression pour sortir un disque, car je n’ai pas de maison de disques qui me demande d’en sortir un tous les ans.

«Camino» contient huit titres. Tu aurais pu rajouter quelques morceaux de plus, non? C’est vrai, car il ne dure que trente minutes. J’avais deux autres morceaux en stock mais je n’ai pas eu le temps de les inclure. On a enregistré en juillet et la machine était déjà enclenchée… Un disque, c’est comme des bouts de vie et des histoires que je me raconte, même s’il est instrumental. Si j’entends juste une grille qui défile avec une impro par-dessus, ça me dit rien. Il faut qu’il se passe quelque chose. Il y a une alegria qui s’appelle Mi Guitarra. C’est ta relation avec l’instrumentque tu évoques ? C’est un morceau assez rapide où je bataille avec la guitare. Avec un titre comme celuilà, c’est comme si la guitare devenait un personnage. Il y a bien des gens qui donnent un nom à leur guitare. La mienne, je l’ai depuis trente-cinq ans. Elle date de 1983 a été construite par le luthier Eduardo Ferrer. C’est une Ferrari. On a un rapport qui oscille entre amour et haine [Rires]. Et le titre Terranova, de quoi parle-t-il ? C’est mon côté sicilien, ce sont mes origines. Dedans, il y a des bouts de sentiments, des bouts de vie. À l’écoute, j’ai eu l’impression que ton tirant de cordes était plutôt souple ou médium car les cordes claquent. J’utilise un tirant médium. Effectivement, les cordes claquent un peu mais j’ai laissé les choses car ça fait partie du truc. Dans le jeu flamenco, on a parfois des effets percussifs qui apportent quelques choses de rythmique. Les prises de ce disque n’ont quasiment pas été retouchées.

« Camino » (autoproduit), disponible via le site de l’artiste www.marinoflamenco.com

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GUITARE ACADEMY PAR FLORENT PASSAMONTI

IDATURE APPEL À C ANDse ur de guitare

• Vous êtes profes rticiper votre et souhaitez faire pa emy” ? Acad classe à la “Guitare mail er Contactez-nous pa : te an à l’adresse suiv itions-dv.com ed @ ue guitareclassiq À bientôt !

L’ÉCOLE DE MUSIQUE DE GAMBSHEIM Direction le Bas-Rhin, dans la commune de Gambsheim. Là-bas, nous y avons rencontré Evan Vercoutre et huit de ses élèves.

INTERVIEW DE EVAN VERCOUTRE, PROFESSEUR « Se faire plaisir avec l’instrument. » Evan, quel est votre parcours de musicien ? J’ai 26 ans, je viens de région parisienne. J’ai étudié à Vaux-le-Pénil avec Anthony Régis, un ancien élève de Rafael Andia à l’École Normale, puis à La Courneuve avec Jean-Marc Zvellenreuther où j’ai obtenu mon DEM. J’ai ensuite fait deux ans à l’École Normale avec Rafael Andia avant de tenter le Pole Sup de Strasbourg, en 2014, où je suis rentré dans la classe du Duo Mélis (Susana Prieto et Alexis Muzurakis). Parallèlement, j’ai intégré la formation au diplôme d’État. J’ai ma Licence, le DNSPM et j’espère avoir bientôt le DE. Depuis cette année, j’ai commencé un Master en improvisation libre à Bâle, en Suisse. En 2014, j’ai récupéré la classe de guitare de Gambsheim avec un poste de deux heures par semaine. Aujourd’hui, j’en ai six. Je travaille aussi dans deux autres écoles mais celle de Gambsheim est celle qui me plait le plus car les élèves sont le plus motivés. Y’a-y-il une période qui a été la plus marquante dans votre formation? Toutes les périodes sont marquantes car on apprend toujours en fonction de la situation. J’ai appris plein de choses au conservatoire de Vaux-le-Pénil. J’y ai notamment eu une belle expérience amateure de la scène. À la Courneuve, avec JeanMarc Zvellenreuther, j’ai joué du Steve Reich et eu un quatuor de tango. À l’École Normale, j’ai raté mon année… Mais ça a été enrichissant d’étudier aux côtés de Rafael Andia avec sa personnalité atypique et son charme. Quel est le profil de votre classeà Gambsheim ? J’ai dix élèves. Ce sont surtout des élèves

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J’essaye de faire le lien avec des choses qui ont marqué mon parcours, comme le chant, l’improvisation ou la formation musicale qui est un outil génial. J’ai des exigences mais il ne faut pas oublier de se faire plaisir avec l’instrument. Si un élève souhaite jouer un peu de variété – même si ce n’est pas trop mon truc –, j’y vais et j’essaye de construire un cours autour. de premier cycle. J’ai un élève de second cycle et deux adultes. Je dirige aussi un ensemble de guitares. Quels ouvrages pédagogiques utilisezvous pour les débutants? J’essaye déjà de créer des sensations avec l’instrument en laissant l’élève se débrouiller seul avec la guitare. Après, j’explique la posture, le repose-pied, etc. Je commence avec les cordes à vide et on développe petit à petit la main gauche. En fonction du profil de l’élève, je choisis ensuite une méthode. En Alsace, j’ai découvert « First Guitar class» de Tatiana Stachak qui permet de rentrer directement dans la musique et de jouer de jolis duos. Sinon, j’utilise «À travers chants» de Simone Derai, «Je deviens guitariste» de Thierry Tisserand ou «Mes débuts à la guitare» de Francis Kleynjans. Je suis aussi un fidèle de Guitare Classique et il m’arrive de piocher des pièces par-ci par-là. Qu’est-ce qui vous a donné envie participer à cette rubrique? Les élèves n’ont pas forcement une idée du monde de la guitare. Les faire participer à ce projet leur permet de donner une nouvelle dimension à leur activité musicale. En tant que jeune enseignant, comment essayez-vous d’imposer votre style?

Quels sont vos projets de musicien? Je forme un duo avec ma compagne qui est clarinettiste. On essaye de trouver du répertoire et on souhaiterait enregistrer un disque. Sinon, je fais de l’improvisation libre. Qu’entendez-vous par improvisation libre? Ce sont plusieurs choses: utiliser le son et essayer de construire un discours musical dans le temps. C’est de la composition en temps réel. Parfois ça marche, parfois on se retrouve dans des impasses. J’ai beaucoup travaillé pour éviter d’avoir des réflexes de guitaristes. J’ai étudié l’improvisation avec Philippe Pannier, à La Courneuve, qui m’a montré qu’on pouvait faire des sons originaux en apposant des petites pinces ou des aiguilles sur les cordes. C’est le principe du piano préparé à la manière de John Cage.

L’ÉCOLE DE MUSIQUE EN QUELQUES CHIFFRES… • 103 élèves • 14 enseignants • Disciplines : vents, percussions, piano et guitare. Existence d’un ensemble de guitare et de deux orchestres d'harmonie • Directeur: Richard Schnoering

GUITARE ACADEMY

Écougitestzrements

les enre des élèves sur le site mye.net/-Guitare-Acade qu si as cl re ita gu w. ww

INTERVIEWS DES ÉLÈVES

ROMAIN SENGER

2e année de cycle II – 13 ans Joue Sweet Sixteen Membre de l’ensemble de guitares

Evan Vercoutre, Inessa Oleynikov-Hutt, Romain Senger, Nathan Peter, Claire Heid, Arthur Poulicieux, Etienne Hert, Lucas Lorrentz, Alain Wind et Maïa-Rose Lavorel. Jean-Baptiste Bravo (absent).

r partout et toucher à plein de «J’aime la guitare car on peut en joue ble me plait beaucoup – on styles différents. La musique d’ensem préfère quand même jouer en peut s’aider les uns les autres – mais je les musiques, du classique au solo. À la maison, j’écoute de toutes jé et Béla Bartok.» rap. En ce moment, c’est surtout Nad

ARTHUR POULICIEUX

3e année de cycle I – 8 ans Joue Sweet Sixteen Membre de l’ensemble de guitares

«Avec ma guitare, je me fais plaisir. Je joue également de la percussion. En cours de groupe, on partage le plais ir de jouer à plusieurs. Parfois, on n'est pas tous d'accord mais on s'en tend toujours bien au final. Et puis on peut se faire des copains. Je connais quelques accords : Mi mineur, Sol, Do, etc.»

ETIENNE HERT

3e année de cycle I – 11 ans Joue Sweet Sixteen Membre de l’ensemble de guitares

are car on voulait me faire « J'ai eu l'idée de commencer la guit it vite une idée pour me sortir choisir une activité sportive. Il me falla l’instrument que j’ai découvert. de là… Aujourd’hui, j'aime beaucoup ne ambiance même s’il peut y En cours d’ensemble, il y a une bon éralement, je rentre de l’école, avoir de petites tensions parfois. Gén are ensuite. Le dernier concert je fais mes devoirs et je joue de la guit esseur de guitare.» auquel j’ai assisté était celui de mon prof

LUCAS LORRENTZ

2e année de cycle I – 9 ans Joue Sweet Sixteen Membre de l’ensemble de guitares

«La guitare est un instrument populair e. J'aime le son et les bruits qu'on peut faire avec, par exemple les percussions ou les frottements sur les cordes graves. En cours d’ensem ble, on apprend à jouer avec les autres : j'y ai aussi appris des gammes , de nouvelles notes, etc. À la maison, j'écoute la radio et j'aime rega rder les concerts à la télévision. J'apprécie particulièrement les musique s actuelles.»

NATHAN PETER

1ère année (initiation) – 7 ans Joue Children’s Song de Tatiana Statchak

«J’aime la guitare car on peut faire beau coup de notes en appuyant sur les différentes cases. Après l’école, je fais mes devoirs puis je joue la guitare. Parfois, ça dure cinq minutes et parfois quinze. Je pratique tous les jours. J'aime la chanson de Stro mae qui s’appelle Formidable, et aussi Bamboleo de Chico and the Gyp sies.

CLAIRE HEID

3e année de cycle I – 14 ans Joue Tango corse de Francis Kleynjans

et apaisant qui me fait sortir «La guitare est un instrument calme je fais mes devoirs, et puis je de ma vie au quotidien. Après l’école, e la guitare et la formation joue. J’arrive bien à faire le lien entr es les musiques. Je connais musicale. À la maison, j’écoute de tout Ré mineur.» quelques accords : Do, Sol, Mi mineur,

MAÏA-ROSE LAVOREL

1ère année de cycle I – 8 ans Joue Tombe le soir de Thierry Tisserand

«J'aime la guitare. En jouer me fait du bien lorsque je suis énervée. Quand je rentre de l’école avec ma gran d-mère, dès que j'ai terminé mes devoirs, je joue de la guitare. J'ess aye d’en faire quatre à cinq fois par semaine. J’ai déjà joué avec une clari nettiste lors d’une audition. J'ai pu découvrir comment fonctionnait la clarinette. Lorsque je serai grande, je voudrais peut-être devenir professeur de guitare…»

ALAIN WIND

5e année, cursus adulte – 54 ans Joue Blowin’ In The Wind de Bob Dylan

27-28 ans, puis j’ai suivi des «J'ai commencé la guitare assez tard, vers a débuté la trompette. Jouer cours par intermittence lorsque ma fille et des répétitions. Le résultat d'un instrument nécessite du travail moment spécial permettant de n'est pas toujours au top, mais c'est un quand ça sonne ! Chez moi, s'évader et d'oublier le reste surtout Cohen, Bob Dylan, etc.» j’écoute surtout Neil Young, Leonard

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MUSÉE PAR JEAN-MAURICE MOURAT PHOTOS : ©DR

FONDATION

ANDRÉS SEGOVIA

L’entrée de la fondation

Le patio

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Voyage en terre inconnue Situé à Linares, en Espagne, la genèse de cet édifice aujourd’hui consacré entièrement à Andrés Segovia remonte à 1799. Il fut construit par un noble qui, entre autres, était propriétaire de terrains plantés d’oliviers. D’ailleurs, il produisait lui-même son huile grâce à une meule qui est toujours visible au fond du patio extérieur. Par la suite, ce petit palais fut occupé par des écuries, puis par un charpentier, les élèves d’une école primaire, avant d’être finalement transformé en appartements pour être définitivement abandonné alors qu’il menaçait de tomber en ruine. Les murs du musée retracent la carrière d’Andrés Segovia

a

lberto López Poveda est une des personnalités les plus respectées de Linares où il est connu pour les quelques 1 400 pages qu’il publia sur Andrés Segovia, il y a huit ans. Dès les années 70, son nom est connu du milieu guitaristique français avec l’émission de radio de Robert J. Vidal, «Des notes sur la guitare ». C’est ainsi que l’on découvre le personnage et ses conférences sur le guitariste et sa prodigieuse collection d’archives sur la vie artistique de Segovia. Avec la patience qui le caractérise, il réussit à remplir durant un demi-siècle, plusieurs armoires métalliques de documents que Segovia lui fit parvenir des quatre coins du monde. Ce dernier s’amusait d’ailleurs à lui dire : «Alberto, tu es surprenant, car tu connais mieux ma vie que moi-même». Les relations privilégiées de don Alberto avec la municipalité, lui permirent d’obtenir la restauration de l’édifice en ruine, du 59 de la rue Canova del Castillo, pour y créer La Fondation Andrés Segovia. Elle ouvre ses portes en 2000, pour livrer au public, le musée du génial guitariste avec les objets les plus intimes du maestro. Le patio des colonnes – comme on le nomme – est utilisé pour de nombreuses manifestations, comme les concerts, mais surtout il est parfaitement adapté pour accueillir des expositions de peintures et autres. C’est le cœur de la fondation autour duquel gravitent différentes salles situées en bas et au premier étage, dont la plus grande est réservée au musée.

Cadres et récompenses

« La saLLe de concert bénéficie d’une acoustique exceptionneLLe pour La guitare.» #82 Guitare

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MUSÉE

Les lunettes Le tombeau

Un tombeaU En mai 2004, la fondation organise une semaine pour rapatrier, à Linares, le corps de Segovia enterré jusqu’alors dans un cimetière Madrilène. À dater de ce jour, il repose dans la crypte de la fondation et dans la ville qui l’a vu naître. Au cours de cette semaine de 2004, plusieurs conférences et concerts sont programmés. L’un des disciples favoris de Segovia, l’italien Oscar Ghiglia, clôturera d’ailleurs cet événement exceptionnel. La présidence de la fondation est assurée par le maire de la ville et la première vice-présidente n’est autre que la femme de Segovia. Sans cette dernière et son legs, le musée n’existerait pas. Alberto Poveda, directeur de la fondation est celui qui fait vivre le lieu en organisant de nombreuses activités: expositions permanentes de photos et autres documents visibles sur les murs ou à l’intérieur des différentes salles du bâtiment, concerts – pas seulement de guitare –, masterclass, concours, sans oublier les nombreuses visites organisée pour les classes du primaire de Linares. Le fond du patio des colonnes donne accès à la petite salle de concert où, sur le mur de l’estrade, une photo représente l’imposante statue de Segovia située dans une longue avenue piétonne, le paseo. Cette salle est de fait très prisée, car elle bénéficie d’une acoustique exceptionnelle pour la guitare. C’est là que se déroule le concours Segovia, le deuxième en Andalousie. Cent-vingt places sont souvent insuffisantes pour accueillir les mélomanes. Des chaises sont alors placées dans le patio, dans l’enceinte duquel on déroule un écran permettant de visionner la scène. Le son se propage naturellement, sans l’aide de hautparleurs.

La montre

Les pipes

Les stylos

Les médailles

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Diplôme de l’université de Floride

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«Prêter la guitare Hauser de segovia aux guitaristes désireux de donner un récital à la Fondation-musée segovia est un Projet en étude». les arcHives Hormis la petite salle de concert, une autre pièce du rez-dechaussée donne également sur le patio. Elle renferme toute la discographie de Segovia éditée sur les cinq continents, mais aussi des vidéos et du matériel mis à la disposition des visiteurs pour les visionner. Cette pièce sert également aux répétitions avec clavecin, ainsi que de loge pour les musiciens. Plusieurs salles du premier étage méritent l’attention de ceux qui seraient intéressés pour consulter certaines partitions que Segovia possédait sans les avoir faites éditer. Il semble évident de terminer la visite par le musée, mais il est également possible de la commencer par celui-ci. Ceux qui ont déjà eu le plaisir de le visiter, auront eu une impression de surcharge, ce que tout le monde s’accorde à dire. Avec le temps, des objets se sont ajoutés, alors que les murs, eux, sont toujours restés à la même place. La municipalité est très consciente que l’espace imparti devrait être multiplié par deux, permettant de valoriser tout ce qui y est exposé. Des indications écrites seraient également bienvenues pour éclairer le visiteur.

Les médailles

Pour compenser, la Fondation met gracieusement au service des personnes intéressées, des retraités-volontaires, qui se font un plaisir de partager leurs connaissances et de répondre aux questions. Leur présence est assurée par roulement six jours sur sept, ce qui laisse de larges créneaux horaires pour les visites. Enfin, la découverte de la fondation Andrés Segovia ainsi que de son musée est entièrement gratuite car seuls les adultes paieront une entrée de deux euros. Suite au décès du président survenu il y a deux ans, son fils Alberto était tout désigné pour assumer la succession du père. Parmi ses nombreux projets, il a celui de prêter la guitare Hauser du maitre aux guitaristes désireux de donner un récital à la Fondation-musée Andrés Segovia. www.segoviamuseo.com

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BANC D’ESSAI PAR VALÉRIE DUCHÂTEAU ET JACQUES CARBONNEAUX

TINO BATTISTON MODÈLE DE CONCERT 2017 Un orchestre dans une seule guitare D’origine allemande et installé en France depuis 2012 en Moselle, Tino Battiston réalise des guitares acoustiques folks et classiques. Après une formation d’ébéniste en 1997 et quelques années de pratique, c’est en 2004 qu’il rencontre le maître luthier Kazuo Sato avec qui il apprend, pas à pas, l’art de fabriquer des guitares. Enfin prêt pour voler de ses propres ailes, c’est à Rehlingen-Siersburg, en Allemagne qu’il ouvre son propre atelier. éjà bien connu des amateurs de belles guitares folks, Tino s’est très vite imposé dans le top 10 des luthiers dans cette catégorie en France. Avec ce modèle classique que nous testons pour la première fois, nous allons découvrir l’étendue du talent de ce jeune luthier et la grande cohérence entre son travail sur les cordes acier et celui sur les cordes nylon.

D

Personnalité Comme toujours avec Tino Battiston, la lutherie est ici digne de l’excellence d’un luthier artisan qui maîtrise son art. La première chose qui peut attirer le regard et qui dénote d’un modèle classique standard, c’est la fileterie du tour de table que l’on a davantage l’habitude de voir sur des guitares folks. Ce n’est pas la seule similitude avec les

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guitares à cordes acier puisque le dos est bombé. La forme de la tête est une vraie réussite, dotée d’une personnalité visuelle très forte, ce qui est en soi un véritable challenge. En effet, l’originalité du design de la tête devient un vrai casse-tête pour les luthiers qui doivent faire preuve de la plus grande imagination pour se distinguer et trouver des courbes originales facilement identifiables. À première vue, ce modèle paraît standard dans sa conception mais ce n’est pas le cas. La table tout d’abord. En épicéa, elle est dotée d’un barrage en éventail ins-

Le sillet en trois parties permet d’optimiser la justesse de l’instrument.

FICHE TECHNIQUE

La forme de la tête est dotée d’une personnalité visuelle très forte.

piré du travail des luthiers Kazuo Sato et David Rubio. Les éclisses et dos en palissandre sont plus épais offrant une caisse de résonance plus rigide afin que toutes les vibrations se concentrent sur la table. Les bois sont bien sûr sélectionnés pour leur qualité acoustique mais également visuelle avec un magnifique palissandre de Madagascar figuré (dalbergia baronii) pour le dos et les éclisses. L’épicéa (picea) de la table présente des moirures magnifiques (gage d’une bonne coupe sur quartier). Ebène (diospyros) pour la touche et le même palissandre pour le chevalet et un acajou (Swietenia macrophylla) pour le manche. Il faut noter le sillet en trois parties qui permet d’optimiser la justesse de l’instrument.

• Table : épicéa allemand • Fond et éclisses : palissandre de Madagascar • Manche : sipo • Touche : ébène • Nombre de frettes : 20 • Chevalet : palissandre de Madagascar • Fileterie de caisse : palissandre • Plaque de tête : palissandre de Madagascar • Mécaniques : Schaller • Vernis table: vernis au tampon • Finition de la table : vernis au tampon • Cordes : Savarez Rouge Cantiga Alliance • Diapason : 650 mm • Largeur du manche au sillet de tête : 51 • Poids : 1968 grammes • Prix TTC : 6 800 euros (avec étui) • www.battistonguitar.com

Avec ce modèle, il prouve bien que l’on peut faire évoluer des concepts traditionnels sans en changer les fondamentaux. Tino n’est pas attiré par les principes de table lattice et double-table, et le résultat de son travail nous suffit à comprendre pourquoi ! Puissance, dynamique mais aussi équilibre et chaleur du timbre sont rassemblés dans cet instrument comme il est rare de l’entendre.

Généreuse La première impression lors de la prise en main est la facilité de jeu. Viennent ensuite une dynamique, une puissance et une justesse à toute épreuve. Très équilibrés avec des basses profondes, puissantes et généreuses, les aigües sont claires et déjà très présentes pour cette guitare neuve. Les médiums sont clairs et puissants. Elle résiste à de fortes attaques tout en gardant sa précision et son expressivité. Le sustain est long et toutes les notes sont présentes, aucune n’étant plus faible que l’autre. Ses sonorités sont si généreuses qu’on a l’impression d’entendre sonner un véritable orchestre. Sur des pièces lentes, cette guitare est précise, chaleureuse et équilibrée. Sur une pièce rapide et dynamique, les basses et bas médiums sont d’une exceptionnelle profondeur.

Un véritable sans faute L’excellence du travail de Tino se confirme autant en classique qu’en folk.

Comme sur les guitares à cordes acier, le dos est bombé.

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BANC D’ESSAI PAR VALÉRIE DUCHÂTEAU ET JACQUES CARBONNEAUX

CHRISTIAN MAGDELEINE

MODÈLE ALTORE

La guitare classique pas si classique C’est à la pointe de l’Île de beauté, dans la ville de Bastia, qu’est installé depuis plus de 25 ans le luthier Christian Magdeleine, dont la production artisanale est principalement concentrée sur la guitare classique et la cetera, un instrument traditionnel corse. Christian est à l’image même du luthier contemporain, qui s’imprègne de la tradition pour mieux innover car, ne l’oublions pas, l’innovation d’un jour peut devenir une tradition du lendemain. e modèle Altore s’inscrit comme une alternative aux guitares fabriquées autour du barrage lattice et qui ont bouleversé la conception de la guitare classique pour devenir incontestablement une nouvelle référence commerciale dans ce secteur pourtant peu enclin aux changements. La quête première de ces innovations (lattice, double-table, table carbone) – qui peut être discutée quant à sa pertinence – sont la puissance et la dynamique avec très souvent des résultats moins convaincants sur le timbre de l’instrument.

L

La recherche La conception du modèle présenté est le fruit de 25 ans d’expérience et de trois années de recherches inspirées par les travaux du LAUM (Laboratoire d’Acoustique de l’Université du Maine) et du pôle d’innovation technologique de l’ITEMM (Institue Technologique Européen des Métiers de la Musique) du Mans. J’en profite pour saluer le travail exceptionnel que réalise depuis des années l’équipe de ce laboratoire qui représente une source d’informations et d’innovations précieuses pour les fabricants et les musiciens. «L’Altore est le résultat d’une réflexion sur le couplage manche- table d’harmonie. La table est dégagée du plan de touche

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en plongeant sous le manche qui est assemblé à une voute en acajou qui surplombe la caisse. La bouche est déplacée vers le haut. Ainsi libérée des renforts habituels, la surface utile (partie vibrante) de la table est augmentée. Les vibrations du manche sollicitent la table en deux points de contact judicieusement placés. «Le barrage est adapté à ce nouveau concept » nous explique Christian Magdeleine. Si le chevalet nous fait bien sûr penser au travail de Michael Kasha, seul le principe d’élargir la partie «des basses» du chevalet a été appliqué par Christian sur une table dont le barrage reste un éventail adapté au

concept de ce modèle. Pour les bois, nous sommes sur du classique avec un palissandre indien (dalbergia latifolia) pour le dos et les éclisses et le chevalet, un épicéa (picea) pour la table, du cèdre du Honduras (cedrela odorata) pour le manche et un ébène (diospyros) pour la touche. La finition est parfaite et prouve la qualité du savoir-faire mûri pendant toutes ces années d’expérience. Si les dimensions générales sont respectées par rapport à un modèle «classique», la largeur varie quant à elle de 56 (côté manche) à 106 mm pour l’Altore alors qu’il

La tête accueille des mécaniques Gotoh 510.

La diminution du volume de caisse induite est compensée par une ouverture adaptée de l’évent.

L’Altore est le résultat d’une réflexion sur le couplage manche-table d’harmonie.

est traditionnellement de 90 (côté manche) à 100 mm. La diminution du volume de caisse induite par ces dimensions est compensée par une ouverture adaptée de l’évent.

mais qu’il devra parfois aller chercher audelà de son jeu habituel.

Confort et de la jouabilité

Présentée en exclusivité un mois après sa finition au Salon de la Belle Guitare fin mars 2018, l’Altore a reçu du public un accueil enthousiaste qui a rassuré le luthier quant à l’attractivité du design présenté et de ses capacités sonores. Il faut préciser que le travail de Christian ne s’adresse pas qu’au seul public de concertistes classiques mais bien audelà, à des musiciens jouant divers styles de musique aux univers sonores plus larges comme le jazz par exemple. Les guitares nylon pan coupé électro de Christian s’adressent déjà à ce public et le modèle Altore est une nouvelle proposition qui saura aussi trouver sa place chez les musiciens d’aujourd’hui et de demain. Le prix de 7 800 euros est bien justifié sans compter le temps de recherche qu’il a fallu consacrer pour aboutir à ce résultat.

Le banc d’essai d’une guitare innovante est bien différent de celui d’une guitare dite «traditionnelle» et il convient d’aborder ce que l’on attend de l’instrument comme outil pour le musicien, mais aussi de rester ouvert sur ses potentielles nouvelles capacités. Sur le plan du confort et de la jouabilité, ce modèle est doté d’une grande facilité d’accès aux aigus, jusqu’à la 22e case étant donné que la table est dégagée du plan de touche. Si la largeur de la caisse côté manche est bien moins importante (56 mm contre 90) côté manche, elle reste néanmoins standard sur le bas de caisse et n’altère donc pas la tenue de l’instrument. Concernant les sonorités, l’expérience du luthier est ici bien représentée car malgré les innovations de ce modèle, Valérie Duchâteau qui connait depuis des années les guitares de Christian a retrouvé de suite et dès les premières notes l’empreinte de l’identité sonore des guitares Magdeleine. Une fois rassurés sur ce point, les essais techniques et quelques pièces jouées par Valérie mettent en évidence des basses profondes tout comme les bas médiums. Les aigües qui restent l’éternel casse-tête des luthiers en guitare classique, se révèlent bien présentes et charnues mais demandent une attaque adaptée pour les faire ressortir. L’ensemble respecte l’équilibre et dispose d’une puissance correcte sans être pour autant trop dominante. Le spectre est assez large et permet au musicien de profiter d’une palette de nuances sonores étendues,

Déjà jouée et découverte par des dizaines de musiciens

FICHE TECHNIQUE • Diapason : 650 mm • Corps : palissandre indien – autres essences sur demande • Table : épicéa • Manche : cèdre du Honduras • Touche : ébène • Chevalet:palissandre indien • Voute et appui-bras : acajou • Frettage : 22 frettes en Maillechort • Vernis : cellulosique • Accastillage : mécaniques Gotoh 510 • Cordes:Savarez Cantiga polies, Sol «Alliance», et Si et Mi «New Cristal», le tout fort tirant • Masse : 1800 grammes • www.liutera.com

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RENCONTRE PAR VALÉRIE DUCHÂTEAU - PHOTOS : ©ROMAIN BOUET ET ARCHIVES SAVAREZ

Bernard et Cyril Maillot

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RENCONTRE CHEZ

Pour un grand nombre d’entre nous, les cordes Savarez accompagnent notre vie de guitariste depuis nos débuts. Des « Cartes rouges » aux « Cartes jaunes », des Corums aux Alliances, la marque a évolué avec nous tous. Du plus jeune au plus âgé, de l’amateur au soliste international, les guitaristes classiques jouent Savarez sans connaître pour autant ce qui se cache derrière ce grand nom si familier. C’est pourquoi Guitare Classique a voulu découvrir pour vous l’histoire de cette marque devenue mythique, et a rencontré Bernard Maillot, Président de Savarez qui nous a reçus avec une partie de son équipe, Gilles Mombet, directeur de l’établissement, et Philippe Guyon, directeur commercial international.

Savarez est une entreprise plus que centenaire. Quand et comment a commencé cette aventure ? Bernard Maillot : Tout commence en 1770 quand un certain monsieur Savaresse, artisan italien qui travaillait les boyaux dans la région de Naples, s’établit à Lyon, Quai de la Pêcherie, pour créer un atelier de fabrication de cordes de lutherie. Son frère, lui, s’installe à Paris avant de regrouper les deux ateliers à Lyon. De cordes en cordes, de siècles en siècles, ce savoir-faire s’est transmis de génération en génération et, de la corde d’instrument à la corde de raquette de tennis, l’entreprise s’est retrouvée en Drôme provençale, à Suze-la-Rousse (non loin de StPaul-Trois-Château au pays du Tricastin) où sont installés les ateliers de fabrication des cordes de musique Savarez. Pourquoi à Suze-la Rousse ? Bernard Maillot : À l’époque, jusque dans la fin des années 60, Suzela-Rousse était une zone de production de moutons, et le boucher éleveur de l’époque, notre fournisseur, s’appelait monsieur Mouton… Ça ne s’invente pas ! Nous venions là car nous choisissions les bêtes dans les élevages. Nous savions qu’elles partaient en alpage, qu’elles marchaient, qu’elles galopaient. En un mot, nous suivions tout leur parcours et pouvions les sélectionner, garantie de qualité. Dès la fin des années 70, les lois se sont compliquées et il est devenu beaucoup plus difficile de sélectionner nos moutons, pourvoyeurs de notre matière première, le boyau. Plus tard, pour des questions de commodités en raison de la qualité des personnes avec lesquelles nous avions long-

temps collaboré, nous avons décidé d’installer notre atelier de fabrication à Suze-la-Rousse. C’est le centre névralgique de l’entreprise dont le développement ne cesse de se poursuivre puisque le bâtiment nécessitant à présent une réfection, nous allons en profiter pour augmenter sa surface de cinquante pour cent et la moderniser en profondeur. Les cordes en boyau représentent-elles encore une part importante de votre activité ? Bernard Maillot : En fait, dans la Drôme, nous traitons les cordes en boyau pour les rectifier au bon calibre, les huiler ou les vernir, faire le filage pour les entourer de différents métaux. La demande se porte essentiellement sur les cordes pour instruments baroques pour lesquelles nous utilisons du cuivre ou du cuivre argenté sur une âme en boyau. Si la fabrication de cordes de contrebasse a presque totalement disparu, nous sommes en mesure de produire des cordes en boyau pour le violoncelle. Mais malheureusement, l’avenir de la corde en boyau semble compromis. Ce pourrait être un grand débat… Il y a beaucoup de choses à en dire, en commençant déjà par les réglementations successives concernant l’approvisionnement en matières premières et les conditions de fabrication qui mettent «la corde au cou» des fabricants de boyau en Europe. Contrairement à ce que pourraient penser nos lecteurs, vous ne faîtes donc pas que des cordes pour les guitares classiques ? Bernard Maillot : Bien au contraire, dès le début de son activité au 18éme siècle, l’atelier Savaresse fabriquait des cordes pour tous les instruments

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RENCONTRE Quelle est la place de la numérisation dans ce processus ? Bernard Maillot : Dans notre métier, en raison des nombreux paramètres aléatoires à prendre en considération, on ne peut pas avoir recours à 100% à la numérisation et à la robotisation. Les nombreux automates que nous avons développés apportent une aide déterminante pour contrôler en permanence les paramètres de fabrication et de contrôle sur les machines tournantes où sont effectués les travaux manuels. La sensation de la main permet des contrôles complémentaires irremplaçables. Une longue expérience développe une sensibilité humaine qu’il est difficile de numériser. Il est ainsi possible de détecter à temps des défauts qui obligent à rejeter toute une production d’une ou de plusieurs journées.

Ancien atelier

à cordes existants. Le spectre chez nous est extrêmement large. Pour faire vite, nous produisons évidemment toutes les cordes pour guitares, violon, violoncelle, contrebasse, harpe, instruments anciens… Ce que nous ne faisons pas, ce sont les cordes de piano et de clavecin. Nous faisons aussi les cordes pour tous les instruments possibles et imaginables. Pour les instruments traditionnels, folkloriques, populaires, de tous pays, nous avons un vrai savoir-faire. Cela ne représente pas toujours un marché très important mais, cependant, régulièrement, nous voyons revenir des demandes comme pour le ukulélé, la guitare russe ou le Nickelharpa. Nous pouvons également produire des cordes uniques pour des clients particuliers. Pour vous donner un exemple, j’ai reçu récemment, suite à la sortie de nos cordes «Acoustic Bronze», une demande d’un artiste pour des cordes de guitare baryton (il décalait les cordes, il lui manquait la sixième). Qu’à cela ne tienne, nous lui avons fait un jeu sur «mesure» ! C’est un tout petit marché mais nous avons créé ce jeu pour lui et le proposerons à d’autres. Si quelqu’un nous demande cette sixième corde, nous sommes en mesure de le satisfaire. Quelqu’un nous a aussi demandé récemment des cordes pour violon à l’octave inférieure adaptée à un instrument classique. En raison de la longueur vibrante courte, cela laisse imaginer le diamètre énorme de la corde, il y en avait trois qui marchaient bien sur quatre, on en refait une quatrième en attendant de savoir si ça marche. Là, en revanche, nous faisons les cordes une fois d’une façon artisanale car nous savons qu’il n’y aura pas une énorme demande. Mais, c’est aussi cela notre satisfaction.

Quelle est le parcours des matières premières quand elles arrivent à l’usine ? Gilles MoMBet : Dès leur arrivée «au magasin», les très nombreuses matières premières (monofilaments synthétiques et métalliques, multifilaments) sont prises en charges et vérifiées par le magasinier, rentrées en code informatique, étiquetées et qualifiées. Le laboratoire intervient alors pour un contrôle minutieux. Un nouveau contrôle des principaux paramètres est effectué en atelier avant usage sur machine pour éliminer le risque d’erreur, de confusion. En plus des contrôles permanents automatiques effectués au cours de la fabrication, un contrôle manuel est fait sur les matières premières et les cordes à chaque stade de fabrication plusieurs fois par jour. Bernard Maillot : Précisons qu’à chaque démarrage d’une production, les premières cordes sont rebutées jusqu’à ce que les contrôles démontrent que celles produites répondent totalement à nos stricts standards de qualité. Dans le même temps, la fileuse (personne chargée d’entourer l’âme de la corde avec des fils de différentes natures, essentiellement métalliques) développe sa sensibilité et règle ses références en fonction des cordes à fabriquer et des matières premières utilisées. Au cours de ces opérations, la fileuse peut détecter des anomalies qu’une machine programmée ne pourrait pas signaler. De nombreux contrôles sur machines sont opérés au long de la journée par la fileuse et d’autres personnes spécialisées selon un protocole bien établi, lui-même contrôlé informatiquement. Gilles MoMBet : Pour chaque référence de corde, il y a une fiche de fabrication, comme pour une recette. Cette fiche fixe tous les paramètres de fabrication, matières premières, conditions et temps

Quel est votre mode de travail ? Bernard Maillot : La priorité absolue est donnée à la qualité. Nous avons établi des standards de fabrications, des modes opératoires et construit spécialement des machines pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Chaque corde passe entre les mains de plusieurs personnes expertes formées chez nous pour assurer la fabrication et les contrôles à chaque étape de la production. Chaque pièce est unique, aucune machine aussi sophistiquée soit-elle ne peut effectuer une qualité de travail et de contrôle comparable à celle d’une personne. Préparation cordes boyau pour traitement

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des différentes opérations, caractéristiques à contrôler à chaque étape. C’est très réglementé et il faut suivre à la lettre la fiche technique. C’est aussi ce que nous vérifions lorsque l’on fait les contrôles. Afin d’éliminer toute anomalie accidentelle, c’est le rôle du service contrôle de vérifier la conformité en cours de production selon une procédure rigoureuse qui évite que la production continue. Puis, à la fin, il y a le contrôle optique et laser sur toute la longueur de la corde. Bernard Maillot : En fait, tout a l’air très simple, mais il suffit d’unpetit point raté dans la chaîne et c’est terminé, tout est à mettre à la poubelle. Et puis il y a une grande technicité dans les machines qui ne se voit pas forcément. Nos machines sont faites par nousmêmes sur mesure. La découverte d’une nouvelle corde peut exiger de fabriquer une nouvelle machine capable d’assumer de nouvelles fonctions avec toujours plus de précision et de contrôles. Par exemple, lorsque l’on a voulu faire les cordes violons «Cantiga», nous avons été obligés de refaire tout le «parc machine» violon parce que celles que nous avions, ne répondaient pas à nos besoins et ne pouvaient pas réaliser des opérations précises devenues indispensables pour aller toujours plus loin. Il y avait de nouveaux PID (le centre nerveux d’un automate), de nouveaux asservissements qui permettent de contrôler tout ce que fait une personne pendant qu’elle file, pour contrôler tout ce qui se passe au niveau de la corde. Si nous n’étions pas assez précis dans le contrôle des paramètres et la correction des paramètres, nous n’arriverions pas à faire la corde ! La personne doit être formée mais, en même temps, il faut lui mettre entre les mains une machine d’une immense précision. Certains paramètres peuvent se contrôler par la machine. Cependant, la sensation sous la main est presque irremplaçable. Quelle est la part du secteur «Recherche et Développement» chez Savarez ? Bernard Maillot : Nous avons un laboratoire de Recherche et Développement qui travaille tous les jours à temps plein. Le travail est réparti entre Suze-la-Rousse et Lyon. L’ingénieur Guillaume Aymard qui pilote la production est aussi responsable de la recherche. Je lui ai passé mes connaissances, on travaille ensemble et nous avons sur les différents lieux des personnes qui savent faire le relai. Leurs compétences leur permettent une fois qu’elles ont une direction

Nettoyage des lanières (avant sélection)

Sélection des lanières (avant assemblage)

de faire leurs recherches, leurs tests, fabriquer et tester les prototypes. Quelle est la durée de création d’un nouveau modèle ? Bernard Maillot : Il y a le cas où l’on a de la chance, ce qui est arrivé récemment sur les cordes «Cantiga Premium» qui ont fait l’unanimité chez de nombreux guitaristes de haut niveau qui ont pu participer aux recherches et tests. On a mis la main sur une matière première que je connaissais déjà, et cette fois la corde a été géniale tout de suite. Là, il aura fallu, six-huit mois car nous prenons toujours le temps de faire des tests auprès des musiciens… Et puis, il y a d’autres cas où l’on travaille sur une corde de violoncelle par exemple, et où le travail de recherche peut se compter en années. Il n’est pas rare de devoir travailler de 2 à 5 ans voire plus. En fait, créer une corde donne la notion de l’infini. À celui qui n’a pas la notion de ce qu’est l’infini, je lui suggèrerais d’apprendre à créer des cordes et de tester toutes les possibilités de qualité de son qui s’offrent à nous. Je pense que c’est comme pour faire une guitare avec une infinité de possibilités, choix des bois, épaisseurs, formes, barrages, vernis et beaucoup d’autres facteurs. Les paramètres que l’on a devant nous sont absolument infinis. Depuis la date à laquelle Savarez a été créée, en 1770, par ce Monsieur Savaresse et jusqu’à maintenant, nous avons acquis une très longue expérience et accumulé une infinité de connaissances. Et c’est cette expérience, avec tout ce côté empirique associé à nos approches scientifiques, qui fait que l’on a une idée de ce qui se passe quand on teste quelque chose, une matière ou une autre. Comment est prise la décision de chercher un nouveau modèle, de se dire on va vers autre chose ? Est-ce la nécessité d’avoir toujours quelque chose de nouveau à proposer aux musiciens ? Bernard Maillot : Non, pas forcément. La recherche est une forme de passion. Il faut être fortement attiré par la recherche tout comme on ne peut faire notre métier sans être passionné aussi pour la musique, les musiciens, les concerts. L’écoute en privé pour test et l’écoute de concert, de candidats participant à des concours d’inter-

Séchage corde en boyau

Séchage 2eme partie

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RENCONTRE

l’assemblage des lanières de boyau

prétation relèvent d’une passion qui participe à la recherche, un complément essentiel. Il faut savoir qu’il y a deux voies de recherche essentielles. La première ce sont les recherches fondamentales que nous menons. Elle est guidée par les découvertes de nouvelles matières preLe f ilage manuel sur machine ancienne mières, de nouvelles possibilités de traitements pour leur donner de nouvelles caractéristiques, de nouvelles technologies basées sur les progrès de l’informatique appliquées aux contrôles et à la fabrication. Dès la réussite matérialisée par la création d’un prototype, nous avons recours à nos musiciens pour des essais en jeu sans qu’ils sachent qu’il y a quelque chose de nouveau. La deuxième est basée sur les demandes des musiciens qui expriment leurs désirs de caractéristiques nouvelles ou recherchent des cordes exceptionnelles telles que des cordes pour guitare baryton acoustique folk, des cordes de violon accordées à l’octave inférieure pour un violon classique, des cordes à accorder une quarte inférieure pour une contrebasse avec une longueur vibrante spéciale. Nous répondons à ces demandes même s’il n’existe pas de marché significatif. L’idée est d’accumuler de l’expérience ? Bernard Maillot : Que ça marche ou que ça ne marche pas à la fin, on aura acquis de nouvelles connaissances que l’on conserve précieusement et qui serviront forcément un jour. Quand on travaille sur une nouveauté, on ne sait jamais comment cela va se terminer. Il y a beaucoup de recherches qui terminent au panier, dans les vignes [Rires] et d’autres au contraire qui sortent. Il y a quelque chose que j’aime beaucoup dire, c’est que si le laboratoire nous permet de choisir des voies de recherches, il n’y a que le musicien qui donnera le verdict final. C’est lui qui va nous dire: «Quand je joue, en dynamique, voilà ce que je ressens. Sous les doigts, ça marche bien, les vibratos passent ou ne passent pas…». Le laboratoire permet alors de savoir pourquoi le musicien déclare que nous avons produit une corde nouvelle vraiment innovante. On peut le sentir

nous-même en «tripotant» un peu une guitare mais cela n’a rien à voir avec un magnifique guitariste qui va avoir une sensibilité extrême dans les doigts. On est liés aux musiciens et on ne mettra pas un produit sur le marché tant qu’on n’a pas l’opinion d’un grand nombre d’entre eux. Même si le «labo» nous dit que c’est fantastique, il arrive parfois que cela finisse à la poubelle. Là, par exemple, nous remettons la corde de La pour violoncelle en chantier, parce que ça marchait bien avec plusieurs violoncellistes et puis, tout d’un coup, en élargissant les tests, on a vu apparaitre un problème nouveau indétectable dans les conditions d’essais initiales. Donc on la remet en chantier. Nous envisageons plusieurs mois encore pour atteindre les objectifs fixés avec les musiciens en terme de qualité. Mais ces recherches sont un aspect passionnant de notre métier. Quand on a finalement abouti c’est un bonheur de voir la grande satisfaction des musiciens qui, enfin, peuvent profiter des nouvelles possibilités qu’ils attendaient. On se dit que «oui, c’est un miracle». Et tant qu’on n’a pas trouvé, on est motivé pour recommencer, parce qu’on a la conviction est que, un jour ou l’autre on pourra éprouver l’enthousiasme de la réussite. Quid de la concurrence? Bernard Maillot : C’est aussi un moteur fort. Notre règle est de se dire «la concurrence travaille, nous devons arriver les premiers, ne pas nous laisser distancer». Or, depuis une quarantaine d’années, il a été plutôt démontré que c’est en général nous qui arrivons avec des produits exceptionnels. Quand nous avons un succès et une avance nous en profitons pour lancer une nouvelle recherche, et quand les autres nous rattrapent, nous…nous sommes déjà passés à autre chose et j’aime bien quand ça marche comme ça. Tant qu’on sait que l’on a des matières à tester, à traiter, à rechercher, on se dit que la société est consolidée puisque l’on sait que la recherche va pouvoir continuer. Si nous étions à cours de recherche, nous nous ennuierions. J’ai assez d’expérience aujourd’hui pour pouvoir affirmer qu’on ne peut pas s’arrêter de rechercher parce que, ce qui était vrai à une époque n’est plus vrai à une autre. Les goûts évoluent. Quels sont les domaines vers lesquels vous concentrez vos recherches ? Bernard Maillot : On a beaucoup travaillé sur les caractéristiques physiques des cordes, allongement, élasticité, résistance à la traction, fatigue des matériaux c’est-à-dire durée de vie, densité, nervosité, etc. L’ensemble de ces caractéristiques déterminent les qualités de la corde en ce qui concerne la nécessité de réaccorder, la justesse, la qualité du son, le confort de jeu, la facilité d’émission, la projection, l’aptitude à rendre les nuances sans oublier les sensations sous les doigts, la présence ou l’absence de bruit et de très nombreux autres paramètres. En travaillant avec nous les musiciens découvrent que l’on peut faire une infinité Le contrôle des cordes

30 • Guitare

classique

#82

des choses. On les pousse à tester à fond les possibilités d’une corde au jeu. La corde doit présenter la plus grande facilité de jeu, permettre une extrême vélocité, répondre vite et émettre un son propre et focus c’est-à-dire un spectre d’harmoniques bien contrôlé. Une attention particulière est accordée au sustain, la durée du son pour qu’il soit bien contrôlés. Ainsi on doit atteindre le meilleur niveau de « confort de jeu». Associé à la vitesse de réponse, il faut trouver le sustain recherché en fonction du style de jeu qui est différent d’un instrument à l’autre : en jazz, il faut un sustain plutôt courtalors qu’en classique, il faut qu’il y en ait mais pas trop car après, tout se mélange… Il faut l’étouffer [Rires]. Dans le cas de la nouvelle corde «Cantiga», comment et pourquoi avez-vous décidé de l’appeler «Cantiga premium»? Estce le fait que ce soit un nouveau matériaux ? Bernard Maillot : Oui, tout à fait. Dans le cadre des recherches systématiques que l’on faits, nous avons repris des recherches avec des matériaux particuliers que nous n’avions pas encore retenus et que nous avons alliés à ceux des cordes Cantiga. Grâce à de nouveaux modes de fabrications, dès les premiers tests, les guitaristes ont exprimé leur enthousiasme et ont jugé les cordes obtenues comme ayant tous les avantages déterminants des Cantiga, mais avec des caractéristiques nouvelles passionnantes. L’effet de surprise passé – car il était impossible de penser pouvoir faire mieux – là on s’est dit « Génial, on a encore fait mieux !». Même si ce n’est pas que le hasard puisque, comme on cherche en permanence, un jour ou l’autre on tombe sur quelque chose d’un grand intérêt. Maintenant, on se tourne vers les questions de marketing pour mieux la faire connaître. Un autre challenge motivant. Ces découvertes concernent les six cordes ? Bernard Maillot : Non, cela ne concerne que les trois basses. Est-ce que ce sont toujours les mêmes artistes qui font les tests pour vous? Bernard Maillot : Non. Si on remonte très loin en arrière, quand mon père a mis les cordes Savarez au point, il l’a fait avec un guitariste espagnol qui s’appelait Cespedes, qui était un guitariste professionnel venu en France mais qui n’avait pas une réputation nationale. Puis il s’est tourné vers de très grands musiciens, dont Marc Franceries, Alexandre Lagoya, Narciso Yepes et de nombreux autres progressivement. Nous avons continué cette tradition en prenant des contacts à l’occasion de nos voyages et en recevant des demandes directes. Nous débutons nos recherches avec de grands musiciens qui connaissent bien nos méthodes et dont nous connaissons bien le jeu, le son, les caractéristiques de leurs instruments. Lorsqu’une direction de recherche est trouvée avec de nouveaux prototypes nous élargissons énormément nos tests avec beaucoup de musiciens de haut niveau qui nous suivent dans différents pays. Ainsi nous pouvons tenir compte d’observations obtenues à partir de différentes interprétations, différentes cultures, différents styles, différents instruments. La très grande majorité de ceux qui figurent sur notre site nous apportent une aide incroyable, nous leur devons beaucoup.

#82 Guitare

classique

• 31

RENCONTRE

VISITE GUIDÉE DE L’USINE PAR SON DIRECTEUR, GILLES MOMBET outes les machines sont faites sur mesure. Il y a une personne en permanence dans l’atelier pour le réglage et l’entretien des machines; un mécanicien à temps plein pour la partie mécanique et un ingénieur informaticien qui s’occupe du développement et de l’entretien de toute la partie électronique. Il est aussi automaticien. Il y a des évolutions dans le matérielcar ce qui était valable il y a dix ans ne l’est plus aujourd’hui. Certaines cordes sont polies à la main pour obtenir la surface souhaitée et garantir la qualité recherchée. Chaque ouvrière a plusieurs années de pratique derrière elle après avoir reçu une formation spécifique de 2 à 4 ans selon les tâches que l’on attend d’elle. En commençant la journée, elle reçoit une fiche de fabrication appelée «la recette» (même si elles les connaissent par cœur). Cette «recette» est unique et ne concerne que la corde qui sera fabriquée. Des contrôles supplémentaires en fabrication sont effectués au moins quatre fois dans la journée. À ce moment, on vérifie :

T

Atelier de f ilage avec des machines de nouvelle technologie

Machines de f ilage traditionnel ancienne technologie

32 • Guitare

classique

#82

- Les réglages spécifiques de la machine qui sont consignés dans la fiche de fabrication. - Les matières premières, le filage, le polissage, les diamètres intermédiaires. - Ensuite les cordes finies sont contrôlées sur une machine Laser que nous avons réalisée et programmée.

LE STOCK Nous gérons un très grand nombre de produits dont: - Les soies pour l’habillage des cordes. - Tout le panel de matières premières qui est nécessaire pour la production. Nous les gérons informatiquement avec un logiciel spécifique et avons mis en place un système de traçabilité efficace. Par exemple, chaque bobine qui rentre Stock de bobines chez nous a un numéro qui lui est propre, associé à un code complémentaire. Pour vous donner un exemple, «1709». Dans ce cas, «17» signifie que la bobine a été fabriquée en 2017 et «09» que nous sommes en septembre. Chaque personne note ce qu’elle fait sur un ordinateur individuel. Les opératrices y trouvent les feuilles de contrôle individuelles sur lesquelles figurent par exemple «04 septembre : 4 contrôles». Ces contrôles sont à faire ce jour par l’opératrice en plus de ceux du service contrôle. On a le diamètre de la corde, le diamètre de polissage, les caractéristiques des matières premières, etc. Tous ces critères sont contrôlés pour être sûr qu’ils répondent totalement à nos exigences. Le nylon nous est livré en bobine, en fonction des cordes que l’on va faire, il est contrôlé, traité, assemblé dans des conditions bien définies. Cet assemblage se fait sur le plateau. Le nylon est alors conditionné pour être utilisable dans les conditions voulues sur nos machines. Il y a tout un travail derrière la fabrication d’une corde qui est insoupçonné, à commencer par le magasinier qui rentre la matière première dès qu’elle arrive et teste toutes ses caractéristiques physiques. Il retourne les lots qui ne conviennent pas. Tout ça fait partie du processus de la corde.

L’ATELIER DE CONTRÔLE DES CORDES Un grand nombre de contrôles sont effectués sur nos machines spécifiques, y compris la recherche de défauts d’aspect qui peuvent indiquer un risque pour la corde finie.

ATELIER MÉCANIQUE

Contrôle électronique de précision

Nous fabriquons nous-même nos machines, certaines sont centenaires et ont été remises aux normes, modifiée pour répondre à nos exigences. Nous faisons faire à l’extérieur une partie des pièces qui sont d’une extrême précision, mais elles seront assemblées ici à Suze-la-Rousse. Ainsi, nous garantissons la confidentialité sur la nature et les fonctionnalités de nos machines. La totalité de l’électronique, de l’informatique, de l’automatisation partielle est réalisée en interne en grande confidentialité.

LES RÉCLAMATIONS Bien que cela soit rare, il peut nous arriver de recevoir des réclamations malgré toute l’attention apportée à la fabrication et au contrôle. Quand une réclamation est justifiée, nous y consacrons une attention particulière. Bien sûr, nous procédons au remplacement de la corde. Souvent, nous demandons au musicien de faire des tests pour vérifier que le défaut ne s’est pas répété. Les produits défectueux passent au laboratoire pour détecter le défaut, en trouver l’origine, vérifier s’il est accidentel ou dû à un problème non identifié avant la mise en fabrication. Nous en tirons des enseignements pour corriger le problème si nécessaire, et retirer de la vente les éventuelles cordes défectueuses. Je n’ai connu que deux fois cette situation en 50 ans. Mais absolument rien ne doit être négligé même s’il faut passer beaucoup de temps, et procéder à de nombreux tests y compris avec nos musiciens. Certaines réclamations sont intéressantes comme lorsque nous recevons des cordes que la traçabilité a pu dater de 35 ans en arrière. Il nous arrive aussi de recevoir des cordes qui n’ont pas été produites par nous-mêmes ! Nous prenons cela avec un grand sourire et humour, et remplaçons quand même les cordes aux musiciens. Nous en profitons pour les informer de nos nouveautés. Cela nous a valu de belles rencontres avec des musiciens sympathiques.

Le contrôle manuel

LA MACHINE À POLIR C’est une machine antique (en exagérant) mais la seule qui puisse répondre à des opérations très particulières sur des cordes bien spéciales. Personnellement je m’occupe de certaines cordes polies. Elles sont attachées par séries de douze cordes. Un outil étonnant assure un traitement sur la surface voulue.

Ancienne technique de polissage

www.savarez.fr

Ancienne machine de polissage

#82 Guitare

classique

• 33

SOMMAIRE PÉDAGO

LES PIÈCES DE CE NUMÉRO Cahier pédagogique enregistré par Guillaume Gazengel, Valérie Duchâteau, Etienne Candela et Thibault Hennequin.

Spécial musique celtique Annie Laurie

P. 36

Chanson écossaise Annie Laurie est une chanson écrite à partir d’un poème d’amour. Faites bien ressortir la mélodie et allégez l’accompagnement. Cette mélodie accompagnée est aussi connue sous le nom de Maxwelton Braes.

Spinning Wheel

P. 37

Chanson irlandaise Sur une battue ternaire, cette «roue qui tourne» se pense en accords. Pensez à appuyer légèrement chaque temps. Votre discours sera d’autant mieux articulé.

Boulavogue

P. 38

Chanson irlandaise Boulavogue est le nom d'un village au sud-est de l'Irlande. À la fin du XVIIIe siècle, il s'y déroula une rébellion, menée par le père John Murphy. Cet épisode historique a donné naissance à cette chanson traditionnelle qui lui rend hommage.

Fear an Bhata

P. 39

Chanson écossaise Fear an Bhata raconte l’histoire d’une jeune fille se languissant de son amoureux parti en mer. Dans cette jolie pièce polyphonique, assez simple, tâchez de bien respecter la valeur de chaque note.

The Irish Washerwoman

P. 40

Chanson irlandaise The Irish Washerwoman (La Lavandière irlandaise) est une jig irlandaise. Dans la tradition, son refrain est répété à plusieurs reprises en augmentant progressivement le tempo avant de s’arrêter brutalement.

Castles in The Sky

I Serve a Worthy Lady

#82

P. 48

Chanson irlandaise Sur un tempo allant, de forme bipartite, Rock of Brae évoque parfaitement l’âme de la musique celtique, avec ses résonances et son côté dansant. Là aussi, pensez à accorder votre guitare en conséquence: Ré, La, Ré, Sol, La, Ré, du grave à l’aigu.

Planxty Charles Coote

P. 49

Turlough O'Carolan (1670-1738) O'Carolan écrivit de nombreux airs en hommage à ses hôtes et mécènes, qu'il nommait « Planxty ». Peu d’information ont filtré concernant Charles Coote, mais il semblerait qu’il fut un des premiers colons.

Butterfly

P. 50

Chanson irlandaise Butterfly est une «slip jig», c’est-à-dire une danse avec une battue à 9/8 et des accents sur les temps cinq et neuf. Idéal pour danser la jig si le tempo est rapide.

Spancil Hill

P. 52

Chanson irlandaise Spancil Hill est le lieu d’où de nombreux immigrants irlandais partirent pour se rendre aux États-Unis. Cette chanson, pleine de nostalgie, fait état de personnes et de lieux ayant réellement existés.

Did You See The Black Rogue

P. 54

Chanson irlandaise En Ré, sur un tempo Andante, cette pièce n’est pas forcement très facile à maitriser en raison de certains écarts main gauche. Pensez à garder au maximum les résonances.

I Never Knew I Loved Thee

P. 56

Chanson écossaise Sur une polyphonie simple, cette pièce peut faire penser à certaines œuvres de la Renaissance. Clarté du discours et rondeur du son sont les clés pour délivrer une musique qui captera votre auditoire.

Heartland Air

P. 58

Chanson écossaise Une jolie pièce avec une mélodie qui reste en tête. Pensez à marquer les temps deux et quatre. La forme est de type ABA.

P. 46

Chanson irlandaise Londonderry Air est une mélodie populaire au sein de la diaspora irlandaise. Elle est également utilisée par l'Irlande du Nord comme hymne avant certaines compétitions sportives.

classique

Rock of Brae

P. 44

Chanson écossaise Sur un tempo rapide, cette pièce se pense à la mesure. Essayez de ne pas trop ralentir dans les passages en croches et cherchez à obtenir un son clair.

34 • Guitare

P. 47

Chanson irlandaise Carrickfergus est la plus vieille ville du comté d'Antrim, en Irlande du Nord. Pensez à accorder votre guitare en conséquence: Ré, La, Ré, Sol, La, Ré, du grave à l’aigu.

P. 42

Chanson écossaise Castles in The Sky est une mélodie accompagnée. Il est assez simple de se concentrer sur la voix du haut puisque l’accompagnement consiste à jouer des basses en blanches.

Londonderry Air

Carrickfergus

Carolan’s Concerto

P. 62

Turlough O'Carolan (1670-1738) L’histoire de ce «concerto» : un concours de composition aurait été organisé, lequel fut remporté par O'Carolan. Évidemment, cette pièce n’a de concerto que le nom…

SOMMAIRE PÉDAGO

Classique

Andante, opus 6

P. 66

Dionisio Aguado (1784-1849) Dionisio Aguado est un guitariste virtuose. Ce proche de Fernando Sor rédigea l’ouvrage «La nouvelle méthode de guitare», opus 6 duquel est extrait cet Andante.

Poco Allegretto

P. 67

Ferdinando Carulli (1770-1841) Carulli fait partie des guitariste-compositeurs italien les plus célèbres du XIXe siècle. Il est l'auteur de la première méthode complète de guitare classique.

Étude n°4

P. 68

Dionisio Aguado (1784-1849) En la mineur, sur une battue à 3/8, cette jolie étude est de forme bipartite. Comme souvent à l’époque classique, la partie A se conclut au ton de la dominante.

Moderato, opus 59 n°11

P. 70

Matteo Carcassi (1792-1853) En La mineur, cette étude est une pièce didactique basée sur une succession d’arpèges. Côté main gauche, on rencontre le plus souvent un ou deux accords par mesures.

ses chefs-d’œuvre. Pour les arpèges descendants, adoptez la formule pouce/annulaire-majeur-index.

Agitato, opus 51 n°3

P. 74

Mauro Giuliani (1781-1829) Cette étude en La mineur est la troisième des «Dix-huit leçons progressives pour la guitare», Op. 51. Toute en syncopes, la mélodie doit «rebondir».

Menuet et Trio, opus 25

P. 77

Fernando Sor (1778-1839) Extrait de la «Grand Sonate» Ces Menuet et Trio concluent la deuxième grande sonate opus 25 de Fernando Sor. Celle-ci s’ouvre par un Andante en Do mineur, suivi d’un Allegro, et d’un thème et variations.

J’ai perdu mon Eurydice

P. 80

Christoph Willibald Gluck (1714-1787) Arrangement Napoléon Coste (1805-1883) Extrait de l’opéra «Orphée et Eurydice», cette musique est un air de lamentation où la figure de l’Amour surgit pour empêcher Orphée de se suicider en lui rendant sa belle Eurydice.

Marche funèbre Andantino, opus 44 n°5

P. 72

Fernando Sor (1778-1839) Le catalan Fernando Sor composa de nombreuses pièces à vocation pédagogique et dota le grand répertoire de quelques-uns de

P. 82

Anonyme La Marche funèbre désigne un œuvre généralement écrite en mode mineur dont le rythme lent, à deux temps, convient à un cortège funèbre. Un exemple célèbre est le second mouvement de la symphonie « Héroïque » de Beethoven.

Renaissance et baroque Prélude n°8

P. 86

Elias Mertel (1561-1626) Elias Mertel est un luthiste allemand de la fin de la Renaissance. Il fut un compositeur prolifique pour son instrument bien qu’aujourd’hui assez méconnu.

Menuet BWV Anh 115

P. 88

Christian Petzold (1677-1733) Christian Petzold est le compositeur du célébrissime menuet en sol majeur BWV Anh 114 – longtemps attribué à Jean-Sébastien Bach – qui figure dans le livre d’Anna Magdalena.

La Guitarra

P. 90

Louis-Claude Daquin (1694-1772) Louis-Claude Daquin est un compositeur, organiste et claveciniste français. Virtuose éblouissant, il fut hautement apprécié par l'aristocratie et son jeu à l'orgue attira de larges foules.

#82 Guitare

classique

• 35

SPÉCIAL MUSIQUE CELTIQUE

Annie Laurie Chanson écossaise

36 • Guitare

classique

#82

1

AUDIO Par Guillaume Gazengel

FACILE

Spinning Wheel Chanson irlandaise

2

AUDIO Par Guillaume Gazengel

#82 Guitare

classique

• 37

SPÉCIAL MUSIQUE CELTIQUE

Boulavogue Chanson irlandaise

38 • Guitare

classique

#82

3

AUDIO

VIDÉO

Par Guillaume Gazengel

FACILE

Fear an Bhata Chanson écossaise

4

AUDIO Par Guillaume Gazengel

#82 Guitare

classique

• 39

SPÉCIAL MUSIQUE CELTIQUE

The Irish Washerwoman Chanson irlandaise

40 • Guitare

classique

#82

5

AUDIO

Par Valérie Duchâteau

FACILE

#82 Guitare

classique

• 41

SPÉCIAL MUSIQUE CELTIQUE

Castles in The Sky Chanson écossaise

42 • Guitare

classique

#82

6

AUDIO Par Guillaume Gazengel

FACILE

#82 Guitare

classique

• 43

SPÉCIAL MUSIQUE CELTIQUE

I Serve a Worthy Lady Chanson écossaise

44 • Guitare

classique

#82

7

AUDIO

Par Valérie Duchâteau

FACILE

#82 Guitare

classique

• 45

SPÉCIAL MUSIQUE CELTIQUE

Londonderry Air Chanson irlandaise

46 • Guitare

classique

#82

8

AUDIO Par Guillaume Gazengel

INTERMÉDIAIRE

Carrickfergus Chanson irlandaise

9

AUDIO Par Guillaume Gazengel

#82 Guitare

classique

• 47

SPÉCIAL MUSIQUE CELTIQUE

Rock of Brae Chanson irlandaise

48 • Guitare

classique

#82

10

AUDIO Par Valérie Duchâteau

INTERMÉDIAIRE

Planxty Charles Coote Turlough O'Carolan (1670-1738)

11

AUDIO

Par Guillaume Gazengel

#82 Guitare

classique

• 49

SPÉCIAL MUSIQUE CELTIQUE

Butterfly Chanson irlandaise

50 • Guitare

classique

#82

12

AUDIO Par Guillaume Gazengel

INTERMÉDIAIRE

#82 Guitare

classique

• 51

SPÉCIAL MUSIQUE CELTIQUE

Spancil Hill Chanson irlandaise

52 • Guitare

classique

#82

13

AUDIO

VIDÉO

Par Guillaume Gazengel

INTERMÉDIAIRE

#82 Guitare

classique

• 53

SPÉCIAL MUSIQUE CELTIQUE

Did You See ` The Black Rogue Chanson irlandaise

54 • Guitare

classique

#82

14

AUDIO

Par Guillaume Gazengel

INTERMÉDIAIRE

#82 Guitare

classique

• 55

SPÉCIAL MUSIQUE CELTIQUE

I Never Knew I Loved Thee Chanson écossaise

56 • Guitare

classique

#82

15

AUDIO

Par Guillaume Gazengel

INTERMÉDIAIRE

#82 Guitare

classique

• 57

SPÉCIAL MUSIQUE CELTIQUE

Heartland Air Chanson écossaise

58 • Guitare

classique

#82

16

AUDIO Par Valérie Duchâteau

INTERMÉDIAIRE

#82 Guitare

classique

• 59

SPÉCIAL MUSIQUE CELTIQUE

60 • Guitare

classique

#82

SPÉCIAL MUSIQUE CELTIQUE

Carolan’s Concerto Turlough O'Carolan (1670-1738)

62 • Guitare

classique

#82

17

AUDIO Par Valérie Duchâteau

DIFFICILE

#82 Guitare

classique

• 63

Le salon des Luthiers

CLASSIQUE

Andante, opus 6 Dionisio Aguado (1784-1849)

66 • Guitare

classique

#82

18

AUDIO Par Guillaume Gazengel

FACILE

Poco Allegretto Ferdinando Carulli (1770-1841)

19

AUDIO Par Guillaume Gazengel

#82 Guitare

classique

• 67

CLASSIQUE

Étude n°4 Dionisio Aguado (1784-1849)

68 • Guitare

classique

#82

20

AUDIO Par Guillaume Gazengel

CLASSIQUE

Moderato, opus 59 n°11 Matteo Carcassi (1792-1853)

70 • Guitare

classique

#82

21

AUDIO

Par Guillaume Gazengel

INTERMÉDIAIRE

#82 Guitare

classique

• 71

CLASSIQUE

Andantino, opus 44 n°5 Fernando Sor (1778-1839)

72 • Guitare

classique

#82

22

AUDIO

Par Guillaume Gazengel

INTERMÉDIAIRE

#82 Guitare

classique

• 73

CLASSIQUE

Agitato, opus 51 n°3 Mauro Giuliani (1781-1829)

74 • Guitare

classique

#82

23

AUDIO

Par Guillaume Gazengel

INTERMÉDIAIRE

#82 Guitare

classique

• 75

CLASSIQUE

76 • Guitare

classique

#82

INTERMÉDIAIRE

Menuet et Trio, opus 25

24

AUDIO

Extrait de la «Grand Sonate» Fernando Sor (1778-1839)

Par Guillaume Gazengel

#82 Guitare

classique

• 77

CLASSIQUE

78 • Guitare

classique

#82

INTERMÉDIAIRE

#82 Guitare

classique

• 79

CLASSIQUE

J’ai perdu mon Eurydice

25

AUDIO

Arrangement Napoléon Coste (1805-1883) Christoph Willibald Gluck (1714-1787)

80 • Guitare

classique

#82

Par Guillaume Gazengel

DIFFICILE

#82 Guitare

classique

• 81

CLASSIQUE

Marche funèbre Anonyme

82 • Guitare

classique

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26

AUDIO Par Thibault Hennequin

DIFFICILE

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classique

• 83

CLASSIQUE

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RENAISSANCE ET BAROQUE

Prélude n°8 Elias Mertel (1561-1626)

86 • Guitare

classique

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FACILE 27

AUDIO Par Etienne Candela

DICO D’ACCORDS

#82 Guitare

classique

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RENAISSANCE ET BAROQUE

Menuet BWV Anh 115 Christian Petzold (1677-1733)

88 • Guitare

classique

#82

28

AUDIO

Par Etienne Candela

FACILE

#82 Guitare

classique

• 89

RENAISSANCE ET BAROQUE

La Guitarra Louis-Claude Daquin (1694-1772)

90 • Guitare

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29

AUDIO Par Etienne Candela

DIFFICILE

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RENAISSANCE ET BAROQUE

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DIFFICILE

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CHRONIQUES CD/DVD GUILLAUME GAZENGEL Bingo

© DR

Autoproduction

DUO CANNELLA-DUBES Nuages de beau temps Tornavoz Nausicaa Canella et Vincent Dubès forment un duo bien singulier puisqu’ils jouent sur instruments du XIXè un répertoire qui dépasse ce siècle, allant de Bach à Shostakovitch en passant, bien sûr, par l’inévitable Sor. Et on peut dire que ça fonctionne très bien. Leurs Panormo de 1828 et 1869 se marient merveilleusement à la musique de Bach lui conférant une chaleur inattendue après le clavecin pour lequel est écrit ce Prélude et fugue BWV 884. Après le «Cantor de Leipzig» une place de choix est laissée à Sor. La vivacité et le dynamisme proposés par le duo dans la Fantaisie opus 54 bis contrastent avec le côté mélancolique du Souvenir de Russie opus 63. Ces œuvres de salon retrouvent leur lustre au son des instruments de l’époque qui les a vu naître. Plus surprenant sur ces instruments est le Prélude et fugue n°8 de Shostakovitch. Le thème Klezmer du prélude sautille et danse à souhait là où la fugue se veut sombre. La langueur de Shenandoah, chanson traditionnelle américaine, clôture en douceur ce disque qui s’écoute avec plaisir. Laurent Duroselle

Finaliste lors des premières Révélations «Guitare Classique» en 2016, Guillaume Gazengel avait conquis l’auditoire avec des compositions de caractère et une véritable maestria dans l’interprétation. Ce jeune artiste, actuellement étudiant au Conservatoire Royal de Bruxelles, nous propose un premier disque enregistré «à la maison» où se côtoient des influences classiques et flamencos, teintées de jazz. Pas véritablement de grand répertoire ici – mis à part Fuoco de Roland Dyens et Rondena de Sainz de la Maza –, mais des compositions (Bingo, Reinas de Picas) et des arrangements réalisés avec goûts. Riche en contrastes, mélangeant pièces en solo et duos avec Camille Guillaume (reprise de Isn’t She Lovely, Sally and Jack de «L’étrange Noël de Monsieur Jack»), cet opus nous a séduis par son côté «crossover». Avec un enregistrement plus soigné et un produit plus professionnel dans sa présentation, nous serions certainement en possession d’un des disques «cour de cœur» de cette année. Souhaitons à la «révélation» Guillaume Gazengel Louis Baccarat de passer au stade supérieur.

ANTOINE BOYER

FEDERICO DE CONNO

DUO SILB

Caméléon Waltz

The First

Ouverture

Viavox Production

dotGuitar.it

May Records

Décidément Antoine Boyer fait preuve d’autant d’audace dans sa démarche que dans sa musique. Il fallait oser faire un disque de cette nature seul sans accompagnement. Seul résonne le son sculpté, chaud et travaillé, de la guitare qui change selon les morceaux comme le caméléon change de couleur. La guitare classique cède sa place à la guitare manouche ou à la guitare électrique avec autant de brio et de «classe» et une fois encore Antoine Boyer nous étonne par sa maturité exceptionnelle lui permettant d’offrir à chaque morceau la bonne intention, la bonne couleur. Qui aurait cru que le jazz de Bill Evans garderait son identité pleine et entière sur une guitare classique? Et ce n’est là qu’un exemple de cette audace que nous aimons car elle bouscule les codes avec élégance. Alternant entre reprises et compositions, ce disque très personnel, très intime est un plaisir pour les oreilles et présage d’une belle route pour ce musicien, « Révélation Guitare Classique 2016» qui petit à petit se fait place sous Laurent Duroselle l’œil admiratif de ses pairs.

Avec une petite vingtaine d’années et un bagage impressionnant de prix principalement dans son Italie natale, Federico De Conno nous propose un enregistrement où la technique irréprochable se fait oublier derrière une sonorité claire et profonde. Trois pièces de Mertz pour ouvrir cet enregistrement crescendo. Après la douceur de An Malvina et de Abendlied, la vivacité de la Tarentelle fait place à la mélodieuse Sonate K 208 de Scarlatti. Plus rare à la guitare la Sonate K 74 se rangerait dans les sonates virtuoses d’où notre guitariste se sort avec un certain panache. Le choix délibéré d’un tempo assez lent pour la barcarole Julia Florida de Barrios amène la célèbre Catedral du paraguayen dont notre guitariste joue les trois mouvements et nous fait profiter d’une attaque très ronde et chaude qui convient parfaitement. Une interprétation très classique de la Sonate de Turina et de la Grande Ouverture de Giuliani précèdent la sérénité proposée dans La lettre à la vieille Angleterre de Roland Dyens qui clôLaurent Duroselle ture ce disque.

Le Duo Silb, formé par Kristina Kuusito au bandonéon et Roger Eon à la guitare, nous propose sur ce disque dix pièces originales, fruits de leur composition. Le bandonéon et la guitare sont une combinaison instrumentale incontournable du tango argentin, et c'est par conséquent ce genre musical qui est ici mis à l'honneur. Dès les premières notes on est de suite téléporté vers Buenos Aires, sans pour autant tomber dans les clichés du genre, tant l'originalité et la touche personnelle du Duo Silb est bien présente. Une modernité dans les compositions autant que dans les interprétations qui ne laisse pas indifférent, tout comme la complicité et un véritable dialogue permanent entre les deux instrumentistes. Cette alchimie très forte donne un souffle de fraîcheur au tango, pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Enfin, le titre de cet album, reprenant celui d'une des pièces du récital, promeut la curiosité, la découverte, l'ouverture d'esprit, et c'est bien tout ces qualités humaines qui sont ressenties tout Pascal Proust au long de ce superbe disque.

94 • Guitare

classique

#82

CHRONIQUES CD/DVD LIONEL ROLLAND

PAULO MARTELLI

Vélo Soli

J.S. Bach Transcrições ineditas para violão barroco

Les chemins libres

CÉCILE CARDINOT, OLIVIER BENSA Time Stands Still

Guitar Coop

Les disques rouges

Dans cet autre enregistrement consacré à la musique de Bach, le guitariste brésilien Paulo Martelli a choisi de nous interpréter ses propres transcriptions pour guitare à onze cordes des Suites BWV 812 et 1007, le Prélude BWV 924, ainsi que des extraits de la Suite BWV 1012. En complétant ainsi le programme de son CD et de son DVD A Bach Recital, Paulo Martelli nous montre encore une fois toute son expertise et son admiration pour l’œuvre de Bach, auxquelles il faut ajouter de remarquables qualités de transcripteur. Voici donc à nouveau le fruit d'un énorme travail de recherche et d'arrangement, à travers lequel Paulo Martelli confirme sa passion pour l’œuvre de Bach, et la ferveur avec laquelle il a su la transporter vers la guitare à onze cordes. L'interprétation est tout aussi respectueuse que magistrale, en total accord avec le répertoire présenté (le Prélude de la Suite BWV 1007 est tout simplement somptueux, pour ne citer qu'un exemple). Un disque splendide, à écouter sans atPascal Proust tendre !

Nul n'est besoin de rappeler la beauté et l'importance de l’œuvre de John Dowland (1563-1626) qui a élevé les «pièces vocales accompagnées» au rang de «chansons d'art». Ainsi anoblies, les mélodies de Dowland n'en ont pas pour autant perdu de leur simplicité et de leur expressivité, propres à la combinaison de la voix et du luth. Ce sont précisément ces deux caractères essentiels que Cécile Cardinot et le luthiste Olivier Bensa ont voulu mettre en avant en enregistrant ce programme. Il en résulte un disque plein de charme, nous faisant redécouvrir avec plaisir la musique de Dowland. Les timbres de la voix de Cécile Cardinot et du luth forte d'Olivier Bensa entrent dans une parfaite osmose, renforcée par une acoustique brillamment restituée par une prise de son de grande qualité. Les treize pièces présentées se succèdent alors comme une succession d'enluminures musicales qui encensent l'auditeur, pour suspendre ce dernier au gré des notes et des textes chantés. Un très beau disque par lequel la musique Pascal Proust s'impose, et le temps s'arrête...

JEAN-BAPTISTE MARINO

PANORAMA DE LA GUITARE

DVD PAULO MARTELLI

Camino

A World of Classical Guitar Music

A Bach Recital

www.marinoflamenco.com

Erato

Guitar Coop

Depuis plus de 20 ans, Jean-Baptiste Marino a su se faire une place de choix dans le cercle très fermé du flamenco Made In France. «Camino», son cinquième album, s’inscrit dans la tradition ouverte du flamenco nuevo, métissant la guitare avec d’autres instruments comme la flûte (Suerte) ou l’accordéon (Bolero Marino). Le musicien nous propose des thèmes réarrangés – la solea et l’Alegria – ainsi que de nouvelles compositions. La pièce maitresse du disque, du moins celle qui suscitera surement le plus de curiosité, est la sacro-sainte «Catedral» de Barrios (Allegro Solemne) dont Marino se joue avec maestria en rajoutant une deuxième guitare et des percussions. Le reste de l’album fait voyager l’auditeur au gré de petites histoires qu’a bien voulu raconter le guitariste: Mi Guitarra, Terranova (sa Sicile natale). Un nouvel opus ou un nouveau défi artistique parfaitement relevé par l’un de nos plus brillants ambassadeur Matthieu Parpaing du flamenco dans l’hexagone.

Ce coffret est une réédition de 24 microsillons parus entre 1969 et 1978 dans la collection de la célèbre maison de disque Erato sous les noms de « Florilège de la guitare » et de « Panorama de la guitare ». À cette époque, le monde de la guitare et de la musique a eu la chance d’avoir un directeur artistique, Michel Garcin, qui était proche de ses artistes et avait su créer avec les interprètes, un véritable esprit de famille. C’est ainsi que l’on retrouve réuni dans cette réédition : Oscar Caceres et Turibio Santos, en soliste et en duo, Leo Brouwer, MariaLuisa Anido, Betho Davezac, Konrad Ragossnig, etc. Une belle histoire de la guitare racontée par de grands interprètes, qui se conclue par un 25eme CD en bonus : une compilation du groupe Warner, avec le Concerto d’Aranjuez et la Fantaise pour un gentilhomme de Rodrigo par Angel Romero, des pièces de Francisco Tarrega interprété par Wulfin Lieske et Narciso Yepes pour la célèbre Romance anonyme. Valérie Duchâteau

Ce DVD comprend l'intégralité du programme du CD éponyme du guitariste brésilien Paulo Martelli (précédemment commenté, par ailleurs, dans Guitare Classique), avec de ce fait la possibilité d'écouter ce récital tout en appréciant, par la vidéo, la prestation de Paulo Martelli jouant sur son impressionnante guitare à onze cordes. La restitution visuelle autant qu'auditive sont de qualité, nous offrant alors un véritable spectacle digne de la musique de Bach ainsi interprétée. Par ses propres transcriptions pour guitare à onze cordes, autant que par ses qualités d'interprète, Paulo Martelli nous dévoile ainsi toute ses qualités guitaristiques, mais également toute son érudition et sa grande connaissance concernant l’œuvre de Bach et de la musique baroque. DVD oblige, une interview (en portugais sous-titrée en anglais) est également proposée en bonus, au cours de laquelle Paulo Martelli parle de Bach bien sûr, mais aussi de son parcours de guitariste et de musicologue, et présente aussi sa guitare à onze cordes. Un splendide récital à voir et revoir sans modération ! Pascal Proust

Il faut bien l'avouer, la guitare à huit cordes n'est pas une cousine très commune de la guitare classique standard. Et un disque sur lequel est joué cet instrument est de ce fait toujours bienvenu, de surcroît s'il s'agit d'un enregistrement d’œuvres originales côtoyant quelques arrangements de pièces de Bach (extraits des Partitas en Ré mineur et Si mineur, et de la Sonate en Sol mineur, pour violon). Le disque à peine inséré dans le lecteur, on se retrouve illico en selle pour dévaler des chemins champêtres où fleurissent une myriade de notes aux timbres et couleurs aussi vifs que flamboyants. Une petite halte à l'ombre d'un arbre séculaire où l'on se rafraîchit de trois pièces de Bach, puis nous voilà repartis par monts et par vaux sans plus attendre. Lionel Rolland nous émerveille ainsi par ses qualités de compositeur et d'interprète, avec la complicité d'un instrument lui permettant d'élargir le spectre sonore de la guitare, mais aussi de partir composer vers de nouveaux horizons. Une belle Pascal Proust bouffée d'air frais !

#82 Guitare

classique

• 95

PARTITIONS JEAN-MAURICE MOURAT

CHRIS ERWICH Agustín Barrios Recordings – Vol. 1 Les Productions d'Oz

6 mini valses

© DR

Les Productions d'Oz

L'auteur, entre autres, de la très populaire méthode Six cordes... une guitare nous propose dans ce recueil six valses, dans un format court et sans fioritures techniques. Une simplicité toute en adéquation avec la poésie que reflète la musique de ces miniatures à trois temps, chacune évoquant tour à tour une couleur. Côté technique, on reste globalement en première position, dans des tonalités confortables permettant d'utiliser des cordes à vides tout comme des doigtés et des positions d'accords simples, ainsi que des rythmes de valse basiques, sans aucune sophistication. On peut ainsi aisément combiner mélodie, basses et accompagnement et se faire plaisir dès la première lecture. Cette simplicité ravira les guitaristes de tous niveaux, qui pourront ainsi étoffer leur répertoire avec des valses aussi abordables qu'originales. Les débutants pourront se faire plaisir tout en travaillant les combinaisons d'accords et de mélodies typiques de la valse, et les plus confirmés y puiseront des pièces dont la simplicité laisse la part belle à la poésie et à la musicalité. Pascal Proust

BORIS GAQUERE

PASCAL JUGY

Hommage à Roland Dyens

Adios latinos

Les Productions d'Oz

Éditions Combre

Voilà un recueil bien ambitieux : proposer les transcriptions des enregistrements de Barrios. Un défi de taille qu'a brillamment relevé Chris Erwich, qui nous offre dans les pages de ce premier volume non seulement des transcriptions note à note de pièces enregistrées par «le Chopin de la guitare» pour les labels Atlanta/Artigas (1913-1914) et Odeon (1921 et 1924), mais également une multitude d'informations musicologiques sous formes de textes précédant les partitions ou d'annotations. Un vrai travail de fourmi passionnant, fruit de nombreuses recherches et écoutes, afin de nous fournir des partitions nous permettant de pouvoir s'essayer à jouer ces pièces à la manière de Barrios, qui avait pour habitude entre autres d'enregistrer des interprétations originales, donnant ainsi une certaine unicité aux pièces ainsi gravées dans le vinyle. Pas moins de 35 pièces sont présentées dans ce premier volume, comprenant des compositions de Barrios ainsi que des arrangements de pièces d'autres compositeurs qu'il enregistra. Tout un pan du patrimoine de la guitare s'offre ainsi à vous grâce à cet ouvrage « encyclopédique ». Pascal Proust

ALAIN VÉRITÉ Suite anachronique Sempre Più

Tout au long des quatre pièces de son Hommage à Roland Dyens (figurant par ailleurs sur le disque «V» d'Adrien Brogna), Boris Gaquere nous fait part de toute son admiration et de son respect pour le génie, l'originalité et le talent hors-norme du maître trop tôt disparu. Tout est là pour raviver la mémoire de Dyens, sans pour autant tomber dans le plagiat : complexité, foisonnement de notes alambiquées, de nombreuses indications précises pour l'exécution de certains passages, mixité des genres, sans oublier l'humour et les jeux de mots tant appréciés par Dyens. Bref le portrait de ce dernier s'esquisse peu à peu autour de la guitare au fur et à mesure que l'on se balade le long des portées. Certes, cette suite est loin d'être abordable, et demandera énormément de travail, pendant le déchiffrage comme après, pour pouvoir l'interpréter au mieux. Ceci dit, outre les difficultés, on est tout de suite happé par l'aura de cet hommage, similaire au charisme et au charme que dégageait le grand Roland Dyens, à la scène comme à la ville. Pascal Proust

96 • Guitare

classique

#82

Pascal Jugy nous fait part ici une pièce tout aussi originale qu'intéressante à bien des égards. Adios Latinos est tout d'abord une œuvre bicéphale, composée à la fois pour décacorde et guitare standard – et il va de soi que, lorsque les basses se font trop graves, le compositeur a pensé à apposer des annotations concernant l'adaptation pour six cordes au besoin dans certains passages, ceci n'alourdissant aucunement la lecture. Comme le titre l'évoque, plusieurs styles de musiques latines s'entrecroisent, avec une forte connotation flamenca tout de même. Un mélange de couleurs et de genres plein de charme, mais qui est cependant très exigeant techniquement pour les deux mains. En effet, tout comme les styles musicaux, de nombreuses techniques se rencontrent également, et demanderont beaucoup de rigueur et une bonne connaissance du manche. Un travail rigoureux mais nullement insurmontable sera donc nécessaire afin de faire vivre cette pièce, à travers laquelle Pascal Jugy nous fait part de toute la richesse de ses qualités de compositeur. Pascal Proust

Cette suite de six pièces pour guitare, porte bien son adjectif anachronique. En effet, Alain Vérité rend ici hommages à des époques et des compositeurs divers du passé (luthistes et vihuelistes du XVIe siècle, musique populaire du Moyen-Âge, Adrien Leroy, Gaspar Sanz, musiciens de cour du XVIIIe siècle, et Jean-Sébastien Bach), tout en y ajoutant une touche personnelle, plus moderne. On se retrouve alors bel et bien face à un anachronisme musical tout au long de cette suite, où fourmillent des passerelles entre passé et présent (de la vihuela jusqu'au jazz!), comme un échange de clins d’œil, à travers ces hommages variés. Cette confusion volontaire entre hier et aujourd'hui fait d'autant plus ressortir toute l'originalité de cette suite, qui réussit son but d'évoquer sans copier, de revisiter sans profaner, et ainsi mettre en avant tout un patrimoine qui a en quelque sorte forgé la musique sous toutes ses formes jusqu'à notre époque. Pascal Proust

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PETITES ANNONCES GRATUITES 23 – Vends guitare de concert Vincent Engelbrecht modèle Aporia, n°73. Double table tressée en épicéa. Prix : 2 500 euros avec étui Hiscox. Tél. : 05 55 67 85 01 23 – Vends guitare de concert de Jean-Noël Lebreton, année 2017. Double table en épicéa, fond et éclisses en palissandre de Rio. Prix : 5 000 euros avec étui rigide. Tél. : 02 41 88 28 22 / 06 77 19 77 69 36 – Recherche en permanence guitares ancien nes, dans leur état d’origine, à restaurer ou à l’état d’épave. E-mail : [emailprotected] 67 – Vends guitare classique de concert Audirac, année 2015. Table composite en red cedar, fond et éclisses en palissandre des Indes, manche en cedro du Honduras. Sonorité exceptionnelle et équilibre parfait. Grande projection. Prix : 5 200 euros Tél. : 06 26 49 67 10 E-mail : [emailprotected] 76 – Vends guitare d’étude G8 Giambattista, année 2004. Table épicéa, fond et éclisses en palissandre indien, touche ébène. Excellent état. Prix : 750 euros (à débattre) avec étui. Tél. : 06 51 86 47 95 E-mail : [emailprotected]

palissandre de Rio. Valeur neuve : 10 000 euros. Très bon état. Vendue : 5 200 euros avec étui Hiscox. Tél. : 06 95 33 77 10 E-mail : [emailprotected] BE (7060) – Vends guitare Juan Anton Reyes Torres, modèle Grand Concert, année 2004. Diapason 65 cm. Prix : 4 500 euros. Tél. : 00 32 67 33 10 85 NC – Vends guitare lattice du luthier Jim Redgate, année 2009. Excellent état. Essai possible en région parisienne. Prix : 10 000 euros (négociable) avec étui Bam. Tél. : 06 17 89 54 72 Email : [emailprotected]

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Guitare Classique No82 Juin - Aout 2018 - PDFCOFFEE.COM (2024)
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Author: Kieth Sipes

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Introduction: My name is Kieth Sipes, I am a zany, rich, courageous, powerful, faithful, jolly, excited person who loves writing and wants to share my knowledge and understanding with you.